Les débats parlementaires seront ouverts en milieu d'après-midi par la ministre du Travail Myriam El Khomri, pour qui "l'heure du Parlement est venue", après quatre journées nationales de mobilisation et un 1er mai contre le texte, sans compter le mouvement "Nuit debout" dans plusieurs villes depuis un mois.
"L'heure du Parlement est venue et permettra d'enrichir ce texte. Faut-il céder à la rue et retirer le texte? Non", a affirmé la ministre du Travail, indiquant qu'"il est important de ne pas confondre manifestants et casseurs. Les manifestants font usage d'un droit, les casseurs veulent renverser les institutions. Ils sont dans une démarche destructrice, qui n'a rien à voir avec le contenu du projet de loi".
Néanmoins, dès la fin de matinée, la centrale réformiste CFE-CGC, d'un côté, et les syndicats contestataires (CGT, FO, FSU et Solidaires), accompagnés de représentants des étudiants et lycéens, de l'autre, ont prévu des rassemblements près du Palais Bourbon.
A ce stade, "il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi", a comptabilisé le rapporteur Christophe Sirugue (PS), pointant parmi les socialistes "la vingtaine de frondeurs" mais aussi "les opposants +de bonne foi+", qui "ont des interrogations".
L'exécutif, qui vise une adoption définitive à l'été, pourrait donc recourir aux armes de la Constitution. Le 49.3, déjà brandi en 2015 pour la loi Macron et évoqué à demi-mot dès février, "a été utilisé par tous les gouvernements", a banalisé lundi le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, cité par l'AFP.
"Je ne suis pas dans cette perspective" d'avoir recours à l'article en question, indique au Parisien, Mme El Khomri, qui attend de voir "comment les choses se déroulent" au Parlement.