Résoudre le problème criméen est possible si l'on transforme la péninsule en une plateforme internationale de commerce, estime M. Hanning qui était à la tête du BND de 1998 à 2005.
"Mon idée consiste à créer une zone de libre-échange en Crimée, nous devons essayer par exemple de former une sorte de Hong Kong en consensus avec l'Ukraine, l'Occident et l'Union européenne", a-t-il déclaré à la chaîne BBC en marge de la conférence sur la sécurité internationale tenue à Moscou du 27 au 28 avril.
Mais l'ex-chef du renseignement n'a pas donné de précisions, soulignant qu'il n'était pas encore temps de prendre une telle décision.
"Il nous faut plus d'imagination en l'espèce. Aujourd'hui, ce n'est pas encore le moment, mais dans le futur on aura peut-être une occasion", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il n'avait aucun doute sur le fait que la plupart des Criméens avaient voté pour rejoindre la Russie, bien que la façon dont la péninsule ait été rattachée soit inacceptable pour l'Occident.
Selon M. Hanning, la Russie est prête à progresser et à chercher de nouvelles décisions, y compris sur le dossier criméen. Dans le même temps, la recherche d'un compromis ne doit pas être publique, il faut l'effectuer plus prudemment alors que la publicité ne fait que nuire à l'affaire, a-t-il mis en garde.
Avant 1997, Hong Kong était loué au Royaume-Uni. Après qu'il a été rétrocédé à la Chine, il a reçu le statut de région administrative spéciale ayant le droit à une large autonomie intérieure sur une période transitoire de 50 ans, soit d'ici 2047.
En janvier 2016, le vice-premier russe Arkadi Dvorkovitch avait déclaré, dans le cadre du forum de l'Association de coopération économique Asie-Pacifique, que la Russie était prête à discuter de l'éventuelle création d'une zone de libre-échange entre Hong Kong et l'Union économique eurasiatique. Il a ajouté qu'un accord similaire avait déjà été conclu avec le Vietnam et que des négociations en la matière se tenaient également avec Israël.
La Crimée est redevenue russe suite au référendum du 16 mars 2014 au cours duquel plus de 96% des habitants de la péninsule s'étaient prononcés pour la réunification avec la Russie. Cette consultation populaire a été organisée après le coup d'Etat de février 2014 en Ukraine, quand des hommes politiques solidaires des forces nationalistes, y compris russophobes, sont arrivés au pouvoir à Kiev.
L'Occident, qui ne reconnaît pas les résultats du référendum criméen, a adopté des sanctions économiques contre la Russie. Moscou a déclaré à maintes reprises que le référendum s'était tenu conformément aux normes du droit international et à la Charte des Nations unies.