Serge Lazarevic, auteur du livre "D'un désert à l'autre" et ancien otage d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), s'est échappé des griffes de ses membres en décembre 2014 et se bat désormais contre les difficultés qu'il affronte au quotidien à cause de l'administration française, confie-t-il dans un entretien sur iTélé à l'occasion de la sortie de son livre. Ce qui suscite le plus d'agacement chez lui est le fait que les démarches sont si compliquées en France.
Depuis qu'il a retrouvé la liberté, il se heurte, jour après jour, à de plus en plus d'obstacles sur la voie de sa reconstruction.
"J'étais mieux là-bas car j'avais la compréhension de pourquoi j'étais là-bas", avoue M. Lazarevic se souvenant de son expérience au Mali. "Je savais que tous les jours j'allais être battu, torturé, on allait me malmener tous les jours donc je savais quotidiennement ce qui m'attendait".
Il se disait qu'en France ça serait une libération, que les gens allaient l'aider, lui donner la main et lui montrer la voie… Mais ce n'était pas la libération qui le guettait.
"Le deuxième jour, je me suis retrouvé tout seul", raconte Serge. "J'ai mis deux mois et demi à avoir des papiers à peu près potables. A la CPAM, pour avoir une carte vitale, j'ai mis 6 mois. Tout est une bagarre, une lutte".
C'était un combat de tous les jours. Il a dû se débrouiller pour s'inscrire à Pôle-Emploi, pour exiger et passer des examens médicaux. Toujours seul face au système, à l'administration française comparativement à laquelle la vie aux mains des terroristes ressemble à de vraies vacances.