En plusieurs centaines de milliers d'années, l'homme de Neandertal s'est développé avec succès en Eurasie occidentale et a survécu à d'importantes perturbations des cycles climatiques. Les Néandertaliens ont disparu lors de la dernière glaciation il y a quelque 40.000 ans, presque au moment même où les humains modernes ont migré en Europe.
Sireen El Zaatari, chercheur de l'Institut de la préhistoire, de l'histoire primitive et de l'archéologie médiévale de l'Université de Tübingen (Allemagne) a examiné avec un groupe de spécialistes l'influence des régimes alimentaires sur le développement humain.
Ainsi, après avoir étudié le type et le niveau de dégradation des molaires, les chercheurs ont réussi à tirer des conclusions sur le type de régime alimentaire et ses relations avec les conditions climatiques.
La recherche a indiqué que l'homme de Neandertal était capable de s'adapter aux ressources alimentaires en fonction de l'environnement. Par exemple, ceux qui habitaient dans les montagnes et les steppes se nourrissaient en général de viande tendre, et ceux des forêts préféraient les racines et d'autres types de nourriture solide.
Les humains modernes, au contraire, ne modifiaient leurs habitudes alimentaires qu'au fur et à mesure du développement des outils rudimentaires tout en continuant à consommer des combinaisons d'aliments d'origine végétale.
Les résultats de l'étude ne soutiennent pas l'hypothèse fréquemment formulée selon laquelle les Néandertaliens tendaient à être peu flexibles, ce qui les aurait pénalisés. Le fait est qu'il y a 42.000 ans, ils ont été soumis à une concurrence supplémentaire représentée par l'homme moderne.
"Si des régimes alimentaires différents existaient déjà au moment de la rencontre, les hommes modernes auraient pu avoir l'avantage", a dit Sireen El Zaatari.