"La nouvelle constitution doit se débarrasser du sécularisme. Elle doit prendre en compte la religion, elle doit être religieuse", a déclaré le président du parlement turc Ismail Kahraman lors de son discours à l'occasion de la conférence "Nouvelle Turquie et nouvelle constitution".
"Malgré le fait que le nom d'Allah ne soit pas mentionné dans la constitution actuelle, elle est intrinsèquement religieuse. Pourquoi? Parce qu'elle établit des fêtes d'Etat religieuses, des leçons de religion à l'école", a expliqué M.Kahraman.
"Pourquoi nous, un pays musulman devrions-nous éviter la religion? Nous sommes fondateurs et membres de l'Organisation de la coopération islamique, de la Banque islamique de développement. Il n'y a pas de place pour le sécularisme dans la nouvelle constitution", a-t-il martelé.
La réaction de l'opposition à la déclaration d'Ismail Kahraman ne s'est pas faite attendre.
Le chef de la fraction parlementaire du Parti républicain du peuple Levent Gök a demandé au président du parlement de démissionner. L'homme politique a également accusé M.Kahraman d'atteinte au caractère laïc de l'Etat établit par le fondateur de la République turque Mustafa Kemal Atatürk.
Le dirigeant du Parti d'action nationaliste Devlet Bahçeli a pour sa part déclaré qu'il n'était pas correct de discuter sur ce sujet et que "M.Kahraman devait se rendre compte de son erreur".
La réforme constitutionnelle est un projet du président turc Recep Tayyip Erdoğan qui a pour but de faire passer la Turquie d'un régime parlementaire à un régime de type présidentiel afin de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains.