… Les discours d'Obama ne manquent pas d' « originalité ». Lors d'une intervention à Hanovre, le président Obama appelait les Européens à faire davantage en matière de dépenses militaires, soulignant que l'OTAN devait "soutenir" les pays alliés d'Europe centrale et de l'Est face au regain de tension avec la Russie.
The Show must go on… Pour ne pas parler dans le vide, Obama a envoyé deux chasseurs furtifs F-22 Raptor en Roumanie. Ce pays, comme tous les pays de l'Europe de l'Est serait dans le collimateur des Russes. Ces derniers ne feraient que préparer des attaques sur l'Europe, selon la rhétorique de la guerre froide, qui semble être solidement ancrée dans les esprits des élites politiques américaines.
"Ces avions sont ici pour rassurer nos alliés, décourager toute agression (…) et affirmer notre engagement sans faille en faveur de l'OTAN", a lancé le général américain Timothy Ray, évoquant les deux chasseurs furtifs. Mais les Européens qui n'arrivent pas à redresser leur propre défense, en ont-ils vraiment besoin? Depuis l'Europe, on discerne peut-être mieux que depuis les USA les intentions des Russes. Pour Jacques Clostermann, président du mouvement Mon Pays la France, l'Europe n'a surtout pas besoin de l'OTAN dont l'existence n'est en réalité plus justifiée.
« L'Europe et la France n'ont surtout pas besoin de l'OTAN. L'OTAN n'a plus aucune raison d'être depuis la disparition du Pacte de Varsovie. L'OTAN aujourd'hui n'est plus que l'instrument de la domination militaire des USA qui d'ailleurs empêche la France de se réarmer, d'obtenir des budgets militaires plus importants puisque c'est le prétexte à dire: puisque nous sommes protégés par l'OTAN, il n'est pas nécessaire que nous augmentions nos budgets militaires ».
Washington réitère ses propos sur la menace croissante russe sur fond de tentative de reprise du dialogue entre l'OTAN et la Russie, rompu en 2014 à cause de la crise ukrainienne. La récente rencontre entre l'Alliance et les représentants russes n'a pas abouti à un « réchauffement », la Russie souhaitant un ordre du jour positif et constructif.
Washington a alloué un milliard de dollars pour contrer la soi-disant « agression » russe, dans le cadre d'un projet baptisé "European Reassurance Initiative". Ce n'est pas passé inaperçu pour Moscou, comme l'a fait savoir le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov. La Russie a indiqué à plusieurs reprises qu'elle considérait le renforcement de la présence militaire de l'OTAN à proximité de ses frontières comme une menace directe, ce qui la poussait à réagir. Pour le président Poutine, il a été d'ailleurs toujours préférable et primordial d'entretenir de bonnes et constructives relations avec tous les pays du monde. C'est ce que remarquent les Européens, d'après Jacques Clostermann.
« Je crois, dans un premier temps, que les Européens ont bien réalisé que la Russie était indispensable à l'Europe comme l'Europe est indispensable à la Russie. Je crois que les Américains ont peur que la Russie se rapproche trop de l'Europe et que l'Europe se détache trop des Américains. D'autre part, je suis très choqué par les déclarations du chef d'Etat-Major de l'OTAN qui dit qu'ils sont prêts à combattre et à vaincre les Russes en Europe. Ils sont complétement paranoïaques. Je pense qu'il n'y a pas d'autre terme que le terme « paranoïaques » pour définir de telles attitudes. Les Américains depuis 45 ans passent leur temps à mettre le monde à feu et à sang. Nous espérons seulement qu'ils laissent tranquilles l'Europe et les Russes ».
Alors que l'Alliance renforce sa présence en Europe de l'Est et effectue des manœuvres navales et terrestres près de la Russie, Moscou ne cesse d'en appeler à la raison en restant au sein de ses frontières. Qui menace qui? Telle est la question.
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