Mardi prochain, cet athlète syrien portera en grande pompe la flamme olympique dans le camp d'Eleonas, à Athènes, abritant 1.500 migrants. C'est au nom de ses compatriotes et des réfugiés à travers le monde que cet homme âgé de 27 ans lèvera la torche.
Avant que la guerre civile ne commence, Ibrahim, à l'époque électricien, s'entrainait comme un athlète professionnel, sauf que ce sont les eaux du fleuve Euphrate lui servaient de piscine, et le célèbre pont suspendu de sa ville natale de Deir ez-Zor de tremplin.
Ibrahim Al-Hussein will carry the #OlympicFlame in Athens as a gesture of solidarity with the world’s refugees https://t.co/xtKgvwx1K4
— UNHCR Ireland (@UNHCRIreland) 22 avril 2016
"J'avais l'habitude de monter au sommet, puis je me jetais dans l'eau et nageais dans le fleuve", se souvient-il aujourd'hui, cité par l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.
Mais ensuite, la guerre a éclaté… Son "pont-tremplin" a été détruit lors des hostilités, quant à Ibrahim, il a perdu la moitié de sa jambe, un jour l'homme s'est précipité dehors pour porter secours à un ami grièvement blessé et a essuyé des éclats d'une bombe.
Deux ans se sont écoulés. Aujourd'hui, Ibrahim vit à Athènes, loue un appartement, travaille dans un café et suit un entraînement intensif en natation et en basket en fauteuil roulant. Ibrahim a appris à ne jamais céder et son handicap ne l'a pas empêché à pratiquer le sport.
"Pour moi, (ces entraînements, ndlr) ce ne sont pas des simples jeux", avoue ce réfugié syrien "c'est toute ma vie!".
"Je vois un athlète fort, rien de plus", explique son entraineur Eleni Kokkinou. "Tout ce qui le préoccupe est l'entraînement, l'entraînement et encore l'entraînement".
Lorsqu'il arrive à la piscine où il s'entraîne trois fois par semaine, il est obligé d'enlever sa prothèse et de sauter jusqu'à la ligne de départ sur une seule jambe. Toutefois, une fois dans l'eau, il retrouve toute sa confiance: il nage 50 mètres nage libre en 28 secondes.
Syrian refugee who lost his leg in the war to carry the Olympic flame https://t.co/dTvdU9ojip pic.twitter.com/Jkcx6gz3yQ
— Mashable (@mashable) 22 avril 2016
Interrogé sur le relais et sur son élection, il répond humblement: "C'est un honneur", puis ajoute: "Imaginez que ce à quoi vous avez rêvé pendant plus de 20 ans devient réalité. J'avais rêvé participer aux Jeux (…), mais on m'a sélectionné pour porter la torche, un plus grand honneur encore".
"Je vais porter la flamme pour moi-même, mais aussi pour les Syriens, pour les réfugiés du monde entier, pour la Grèce, le sport, pour mes équipes de natation et de basketball", avoue-t-il.
Syrian refugee with a prosthetic leg will carry the Olympic torch in Athenshttps://t.co/EaEfcvmIAt pic.twitter.com/QRy67Sn78C
— India Today (@IndiaToday) 22 avril 2016
L'étape grecque du relais de la flamme olympique a débuté jeudi. Après une traversée de la Grèce, la flamme sera officiellement remise au pays hôte de l'édition 2016, le Brésil, au Stade panathénaïque.
Les XXXIe JO d'été se tiendront du 5 au 21 août à Rio. Pour la première fois de l'histoire, une équipe d'athlète "réfugiés" participera aux compétitions.