L'opposition néerlandaise a envoyé au parlement la proposition de rejet de l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine, a annoncé vendredi le député du Parti socialiste Harry van Bommel.
"Signée par les dix mouvements d'opposition, cette proposition a été envoyée au parlement mercredi", a déclaré le député, ajoutant que le vote sur cette question aurait lieu mardi 19 avril.
A présent, des 150 sièges au parlement néerlandais, 76 sont occupés par la coalition au pouvoir, formée par le Parti populaire libéral et démocrate et le Parti travailliste, les autres 74 sièges revenant à l'opposition.
"Des rumeurs courent cependant, selon lesquelles certains députés du Parti travailliste seraient enclins à soutenir notre proposition. Et alors, le gouvernement devra renoncer à la ratification pour ne pas offenser le parlement", a relevé M.van Bommel.
Le député n'a toutefois pas précisé quelles pourraient être les conséquences d'un outrage infligé au parlement, mais les experts estiment qu'une telle évolution de la situation pourrait même déboucher sur l'effondrement du gouvernement en place.
Invoquant à titre d'arguments la corruption en Ukraine et la guerre dans l'est du pays, les Néerlandais ont dit massivement non à l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne. Ils rejettent cet accord, qui vise à renforcer le dialogue politique ainsi que les échanges économiques et commerciaux entre l'UE et l'Ukraine.
Lors du référendum du 6 avril dernier, le non l'a emporté avec plus de 60%, alors que le taux de participation s'élevait à 32,2%.
Ce vote a été salué comme une victoire par les mouvements eurosceptiques néerlandais et la classe politique du pays, dont le premier ministre libéral Mark Rutte, qui a rejeté une ratification de l'accord sous sa forme actuelle.
"L'accord ne peut être ratifié tel qu'il est actuellement", a déclaré M.Rutte.
Néanmoins, l'opposition réclame le rejet total de l'accord, estimant que bien que le vote au référendum ne soit pas contraignant, le gouvernement doit tenir compte de la volonté exprimée par le peuple.