"Le gouvernement fédéral va accorder son autorisation dans la présente affaire", a annoncé Angela Merkel.
"Je veux vous informer qu'indépendamment de cette procédure, le gouvernement est d'avis qu'on peut se dispenser de l'article 103 du code pénal", a-t-elle dit promettant sa suppression pour 2018.
L'article en question punit les insultes contre un représentant d'un Etat étranger, délit passible de trois ans de prison. Parallèlement, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déposé une autre plainte pour injure, non en tant que représentant d'un Etat étranger mais en tant que simple personne privée.
"Dans un Etat de droit, la justice est indépendante. Les droits des personnes concernées par des procédures sont protégés. La présomption d'innocence y est en vigueur", a-t-elle souligné, citée par l'AFP.
Ankara avait réclamé officiellement à l'Allemagne de permettre ces poursuites contre le satiriste Jan Böhmermann qui, dans un poème diffusé début avril par la chaîne publique NTV NEO, avait accusé le président turc de représailles contre les Kurdes et les chrétiens, ainsi que de chercher à fermer les journaux d'opposition. M.Böhmermann traitait notamment le numéro un turc de "pervers, pouilleux et zoophile".
Le comique avait expliqué à l'antenne qu'il allait au-delà de ce que le droit allemand autorise, et qu'il entendait démontrer par l'absurde combien le pouvoir turc avait eu tort de s'attaquer à un autre texte, une chanson diffusée 15 jours plus tôt à la télévision allemande et critiquant la remise en cause des libertés publiques en Turquie.