L'étude réalisée par le groupe Penn Schoen Berland est basée sur 3.500 entretiens réalisés dans 15 pays du monde arabe avec des hommes et des femmes âgés de 18 à 24 ans. En Irak, les chercheurs ont interviewé 350 personnes résidant dans trois villes du pays.
Les chiffres cités jettent une lumière particulière sur la perception de l'intervention internationale en Irak par les Irakiens eux-mêmes. Les partisans de l'invasion de 2003 affirmaient qu'après la chute de Saddam l'Irak serait un fidèle allié régional de Washington. Dans un fameux discours prononcé à la veille de la guerre, le vice-président américain de l'époque Dick Cheney a cité des experts qui promettaient que l'éventuelle intervention contre le régime de Hussein ferait les Irakiens "sauter de joie".
"Pendant des années, certains ont tenté de persuader les autres que les musulmans et les Arabes n'appréciaient pas être bombardés ou vivre sous occupation, comme tous les autres êtres humains. Enfin, nous avons une étude qui confirme ces soupçons", ironise Haroon Moghul, de l'Institute for Social Policy and Understanding, cité par The Intercept.