A cet égard, la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) se plaint de ne pas avoir les moyens juridiques de s'assurer que le projet d'acquisition répond bien aux objectifs des politiques publiques.
D'après le président de la Fédération Emmanuel Hyest cité par Euractiv, les biens fonciers sont parfois acquis par des sociétés qui ont réussi dans d'autres secteurs et cherchent à diversifier leurs activités. Ce qui était précisément le cas de la société chinoise Hongyang. Selon le président de Safer, ces nouveaux propriétaires ne connaissent parfois rien au fonctionnement concret du secteur.
"Mais cette financiarisation de l'agriculture est le fait d'autres nationalités, voire de Français. Aujourd'hui on a affaire à des grands groupes industriels et financiers, qui ont des intérêts sur tous les continents. Il ne faut plus parler d'agriculture: c'est une vitrine, avec la vache bien peignée derrière", estime Christian Berdot, de l'association Les Amis de la Terre.
«Quand on voit ce que prépare le Tafta [l'accord commercial transatlantique négocié entre l'Union européenne et les Etats-Unis, ndlr], les Safer vont avoir du travail pour protéger les petits exploitants agricoles locaux», pronostique Christian Berdot.
"Si cela devait se répéter de façon importante, c'est notre autonomie alimentaire qui est en jeu. L'équivalent de la production de 35 millions d'hectares sont importés chaque année en Europe", a déclaré un administrateur de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.
Dans un communiqué, la Safer tire une sonnette d'alarme en indiquant que le "foncier est en train de nous échapper et c'est un véritable danger". C'est pourquoi, l'organisation cherche à renforcer les politiques foncières afin qu'elles soient véritablement efficaces dans tous les cas de figure: que la terre soit transmise en direct ou par le biais de cessions de parts sociales, les mêmes règles doivent s'appliquer, estime la Safer.