Pour expliquer d'où proviennent les capacités d'effectuer des opérations mathématiques, des chercheurs français ont avancé deux théories, indique une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences. L'une affirme que cette capacité est un effet collatéral de l'apparition du langage, l'autre la lie à la capacité à percevoir le temps et l'espace intuitivement, laquelle a des origines plus anciennes.
Mais laquelle de deux théories est correcte?
15 mathématiciens professionnels et 15 personnes ordinaires ayant le même niveau d'instruction se sont réunis pour participer à une expérience afin de le déterminer. On a proposé à chaque groupe des affirmations mathématiques et non mathématiques compliquées que les participants devaient qualifier de vraies, fausses ou dépourvues de sens. Entre-temps, leurs cerveaux étaient scannés par une imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle.
L'expérience a montré que les affirmations en lien avec l'analyse mathématique, l'algèbre, la géométrie et la topologie intensifiaient des zones dans le cortex pariétal, temporal et préfrontal du cerveau mais uniquement chez les mathématiciens, pas chez les autres sujets de l'expérience. Ces zones "mathématiques" s'intensifiaient chez ce dernier groupe seulement si on leur demandait d'effectuer des calculs arithmétiques simples.
Qu'est-ce que cela veut dire? Notre cerveau héberge des zones spéciales qui assurent des capacités mathématiques éminentes. La réflexion mathématique de haut niveau engage un réseau neuronal assurant la perception des chiffres, de l'espace et du temps, différent de celui lié au langage.
Ainsi, il s'avère même possible de prédire si de bonnes capacités mathématiques se développeront chez un enfant ou non, en évaluant tout simplement son intelligence spatiale.