Obama : quelques regrets sur la Libye

© AP Photo / Jacquelyn MartinPresident Barack Obama listens to a question after speaking about his Supreme Court nominee Merrick Garland, Thursday, April 7, 2016, at the University of Chicago Law School in Chicago.
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Regretter… ou presque. Avant de rendre les clés de la maison blanche, Barack Obama revient sur ses années de présidence, sans peur il qualifie certaines de ses décisions « d'erreurs ».

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Par exemple la Libye: regrette-il l'intervention, la chute de Kadhafi, le peuple libyen nageant toujours dans le chaos 5 ans plus tard, les djihadistes de Daech qui se multiplient jour après jour? Non POTUS regrette autre chose dans son interview pour Fox News.

Le président américain explique que, « peut-être la suite de l'intervention n'était pas au niveau ». L'intervention en elle-même n'est pas regrettable. D'après Vincent Michelot spécialiste de l'histoire politique des États-Unis et directeur de Sciences Po Lyon, la Libye n'est pas le seul exemple dans la région:

« Ce que Barack Obama dit c'est que d'une certaine manière comme ça était le cas lors de l'intervention des Etats-Unis en Irak, on n'a pas suffisamment bien préparé la suite post-militaire à l'intervention, de la même manière qu'après l'intervention des Etats-Unis en Irak la reconstruction n'a pas été faite parce qu'elle était mal préparée, de la même manière la reconstruction n'a pas été bien préparée et là c'est moins la responsabilité des Etats-Unis, selon le président Obama, que de ses partenaires européens qui avaient souhaité qu'ils soient en première position ce qui a fait naître cette remarque ironique selon laquelle le président des Etats-Unis prenaient la tête mais par derrière, c'est la fameuse expression « leading from behind ».

En 2011, l'intervention en Libye a été fermement soutenue par Hillary Clinton, à la tête de la diplomatie américaine à l'époque. La ligne politique a peu changé pour la femme politique, et d'après Diane Johnstone, journaliste et écrivaine américaine résidant en France, cette déclaration de Barack Obama constitue un soutien à la candidature de Clinton dans la course présidentielle:

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« Cette déclaration est plus que regrettable mais sinistre pour l'avenir parce qu'en effet Obama, on le sait, hésitait à faire cette guerre, c'était poussé dans ce sens par Hillary Clinton qui est maintenant candidate à la présidence. Et ce qu'il dit revient un peu à soutenir la candidature de Clinton qui a toujours l'intention de se présenter comme celle qui aurait une stratégie de changement de régime. Le changement de régime c'est une manie chez elle. Et en effet il y a un tel désastre en Libye que même à Washington on ne dit pas « on a fait trop » en bombant dans des villes, on dit qu'on n'a pas fait assez ».

D'après Diane Johnstone les choix géopolitiques dans la région s'expliquent par l'amitié entre les États-Unis et leurs alliés:

« On voit que les Etats-Unis ont essayé de changer tous les gouvernements de la région qui déplaisent à Israël. Et madame Clinton est la candidate qui est le préféré des millionnaires, milliardaires qui financent les campagnes. Je veux dire que l'Arabie saoudite aussi — c'est curieux, cette alliance — l'Arabie saoudite a aussi donné des millions à la fondation Clinton et par son assistante la plus proche, Huma Abedin, Hilary Clinton est extrêmement proche à l'Arabie saoudite ».

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Aujourd'hui, le chef de la diplomatie russe a commenté la déclaration de Barack Obama, en précisant que la Libye ne serait jamais dans l'état catastrophique actuel, « si à l'époque l'OTAN n'avait pas commencé cette aventure suite à laquelle l'intervention illégale a pu être possible ».

Les regrets et les reconnaissances de ses erreurs font partie du système politique américain, mais surtout de celui d'Obama. Un remplaçant ou une remplaçante arrive bientôt, que vont-ils faire de tous ces regrets? A voir.

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