L'Hexagone, touché en particulier par les "rançongiciels" (ransomwares en anglais) pour lesquelles il entre dans le top 5, est passé en un an de la 14e à la 9e place d'un classement qui reste dominé par le même podium, avec la Chine, les Etats-Unis et l'Inde.
"La France était sortie du top 10 pendant quelques années du fait de l'arrivée des pays émergents notamment, son retour est donc une surprise, mais il s'explique tant du fait de la qualité des infrastructures que par le fait qu'il s'agisse d'une économie mature", a analysé Laurent Heslault, directeur des stratégies de sécurité chez Symantec, interrogé par l'AFP.
"On va privilégier des pays avec des débits très élevés pour attaquer des pays qui ont un débit moins élevé. Les attaques en déni de service sont facilitées avec la fibre. Pour les +rançongiciels+, ce qui entre en ligne de compte c'est la capacité de payer des personnes ciblées, qui pousse à agir dans des pays riches", a détaillé M. Heslault.
Outre la France, les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont les autres pays principalement concernés par ce type de délinquance numérique.
"Quand une technique fonctionne, ça se sait très vite dans le milieu et les attaques sont recopiées. Certains revendent parfois l'outil avec même des contrats de support classiques. On voit les +rançongiciels+ se développer désormais sur Android (le système d'exploitation mobile de Google, NDLR) et même sur des montres connectées", a ajouté Laurent Heslault.
"Sur les réseaux sociaux, on constate que le vecteur d'infection reste l'utilisateur lui-même. A plus de 70%, les arnaques sont véhiculées par l'utilisateur, le plus souvent de manière involontaire. Ça tourne autour de la curiosité le plus souvent et on se retrouve à télécharger soi-même un logiciel malveillant", a précisé Laurent Heslault.
Au niveau mondial, les vulnérabilités "zero-day", c'est-à-dire qui utilisent des failles non détectées jusque-là dans un logiciel, ont été multipliées par deux par rapport à 2014 pour atteindre un nombre record de 54 découvertes.
Le nombre de programmes malveillants découverts a également fortement progressé pour atteindre les 430 millions de variantes inédites découvertes en 2015.