On sait déjà que le vaisseau prévu pour les voyages interplanétaires sera doté d'un moteur russe. Igor Komarov, directeur de l'agence spatiale Roskosmos, évoque dans une interview à la chaîne les plans de la cosmonautique russe.
Avec quel argent? Le directeur de Roskosmos admet que les entreprises privées s'intéressent à l'espace mais ne participent pas aux recherches fondamentales à cause des sérieux investissements demandés, qui ne sont pas toujours rentables.
"Les entreprises privées joueront un rôle important dans la production et l'exploitation de vaisseaux spatiaux, les services de communication, l'étude à distance de la Terre et les lanceurs. Mais les entreprises ne doivent pas s'attendre à une percée dans les recherches scientifiques. Ces projets demandent d'immenses ressources et servent à toute l'humanité. Notre génération et la suivante ne connaîtront probablement pas la forte rentabilité de ces projets", pense le directeur de Roskosmos.
Personne n'est manifestement capable de dépasser la Russie dans la production de moteurs pour les vaisseaux spatiaux à court terme. Les autorités américaines ont annoncé plusieurs fois leur intention de cesser leurs achats mais ne sont jamais passées à l'acte: le 9 avril, le Pentagone a annoncé une commande de 18 moteurs RSP-180 — contournant ses propres sanctions contre la Russie.
Les lanceurs et les services de lancement sont les points forts du secteur spatial russe. "Nous sommes largement en tête. Nous détenons près de 40% du marché des services de lancement", souligne-t-il, précisant que le projet de lanceur lourd Angara-A5V est déjà soumis à l'expertise de l'institut de recherche et développement depuis fin février 2016. Le lancement d'Angara aura lieu en 2021 à partir du nouveau cosmodrome russe Vostotchny.
Une autre fusée russe, Proton-M — lancée en mars 2016 depuis Baïkonour — a pu rapprocher l'homme de ses rêves martiens du programme ExoMars.
Quant à l'ISS, Igor Komarov a noté qu'elle aller changer d'aspect et être dotée de nouvelles fonctions.
"A la station il sera possible, je l'espère, d'assurer la maintenance des vaisseaux en orbite, de réparer et d'assembler des modules transportés depuis la Terre, de réparer des vaisseaux interorbitaux et des remorqueurs interorbitaux qui seront conçus, à terme, pour voyager sur la Lune et sur Mars. L'ISS possédera aussi des segments pour les touristes spatiaux", a conclu le chef de Roskosmos.