L'agence Sputnik a interrogé Oktay Aksoy, chef de la Direction des programmes internationaux de l'Institut de politique étrangère et ancien ambassadeur turc en Finlande, en Jordanie et en Suède, sur les prochaines négociations syriennes.
"De toute évidence, les négociations seront difficiles. Le gouvernement syrien ainsi que l'opposition font preuve de persévérance, ce qui démontre leur réticence à déroger à leurs positions initiales, comme s'ils n'étaient pas intéressés par la réconciliation", a-t-il indiqué.
Par conséquent, selon lui, la reprise des négociations de Genève est illusoire, alors que l'interférence d'un tiers peut donner un certain élan aux pourparlers car le rôle des acteurs externes est très important dans la crise syrienne.
"Il est évident que les Kurdes doivent prendre part aux débats sur l'avenir de l'Etat syrien. Cependant, il n'est pas évident de savoir de quel côté ils sont. Les Kurdes eux-mêmes disent qu'ils appartiennent à l'opposition. Toutefois, en pratique, ce n'est pas tout à fait vrai", a-t-il précisé.
L'analyste politique turc estime que les Kurdes exigent une position particulière alors qu'il est très difficile de satisfaire cette demande.
Comme les pays de la région, qui influencent la situation en Syrie, maintiennent leurs positions et insistent uniquement sur leurs propres approches du règlement de la crise syrienne, Moscou et Washington peuvent jouer un rôle décisif, souligne M.Aksoy.
"Dans le cadre du règlement syrien, les efforts de la Russie et des Etats-Unis sont très importants. Ce sont leurs efforts, à mon avis, qui seront largement déterminants au cours du prochain round des négociations syriennes", a-t-il conclu.
Selon les données de l'Onu, le conflit militaire en Syrie, qui a éclaté en mars 2011 et qui voit s'opposer les forces gouvernementales à diverses formations armées, a fait plus de 220.000 morts.