"Ankara fait tout pour priver les Kurdes de siège à la table des négociations"

© AFP 2023 Yasin AkgulCombattant kurde à Kobané
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Ankara fait tout pour que les Kurdes ne participent pas aux négociations de Genève, selon le président du parlement syrien Mohammad Jihad al-Laham.

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Les Kurdes ne participent pas aux négociations à cause de la Turquie
Le président du parlement syrien Mohammad Jihad al-Laham estime qu'Ankara fait tout pour que les Kurdes ne participent pas aux négociations de Genève qui ont repris le 14 mars avec la participation de la délégation syrienne.

"La Turquie fait tout pour détourner les Kurdes de la participation aux négociations à Genève. Quand nous parlons de la Turquie, nous parlons d'Erdogan, qui a écrasé par son poids le gouvernement du pays ainsi que son parlement en contournant toutes les lois", a déclaré M.al-Laham à Damas lors d'une réunion avec une délégation de parlementaires russes.

Auparavant, le chef de la mission du Kurdistan syrien à Moscou, Rodi Osman, avait expliqué que le manque de représentants kurdes dans les négociations concernant le règlement de la situation en Syrie était une conséquence du soutien de la communauté internationale apporté à la Turquie.

C'est la quatrième fois qu'une délégation de parlementaires russes se rend en Syrie. Lors de cette visite, les délégués se sont entretenus avec des représentants du clergé et des autorités syriennes ainsi qu'avec des enfants des soldats tués lors des combats et ont transmis plus de 20 tonnes d'aide humanitaire aux citoyens syriens.

"La majorité des Kurdes ne souhaitent pas de fédéralisation"

Commentant l'établissement d'une région fédérale dans les zones sous contrôle kurde dans le nord de la Syrie proclamé le 17 mars, le président du parlement syrien a fait remarquer que la majorité des Kurdes n'étaient pas d'accord avec cette fédéralisation.

"En ce qui concerne le pseudo-Etat à la frontière syrienne et irakienne, il faut savoir que la plupart des Kurdes ne sont pas d'accord avec sa création", a-t-il martelé.

Les négociations sur la Syrie ont repris le 14 mars à Genève avec la participation de la délégation syrienne sous la direction du représentant permanent de la Syrie auprès de l'Onu Bachar Jaafari, l'opposition syrienne du Haut comité des négociations ainsi que les représentants du groupe d'opposition mis en place à l'issue de rencontres à Moscou et au Caire.

La création du "système démocratique de Rojava"

Le 17 mars, la conférence constitutionnelle de la province de Haseke a annoncé l'établissement de la "région fédérale démocratique de Rojava", nom donné par les Kurdes au nord de la Syrie (Kurdistan syrien). Près de 200 délégués de tout le nord de la Syrie se sont rassemblés dans la ville de Rumeila afin de négocier.

"Le système fédéral" unifie trois "cantons" kurdes, dont Afrine, Kobané et Jaziré. Les Kurdes ont fait valoir que leur projet était fondé sur une base "territoriale" et non "ethnique", avec des représentants de la population arabe et d'autres minorités dans ces zones.

le drapeau du parti kurde PYD - Sputnik Afrique
Damas ne reconnaît pas la région fédérale des Kurdes de Syrie
Les autorités syriennes ont qualifié d'illégale la fondation de cette région fédérative. Auparavant, l'ambassadeur de Syrie à Moscou, Riad Haddad, a déclaré que la plupart des Kurdes en Syrie se disaient favorables à l'intégrité du pays.

Selon le chef de la mission du Kurdistan syrien à Moscou Rodi Osman, la décision de fédéraliser a été prise par les Kurdes en guise de signal, non contents de ne pas avoir été conviés aux négociations à Genève.

Les Kurdes n'ont jamais eu d'Etat. A l'heure actuelle, c'est la plus grande ethnie du monde dont le territoire est partagé entre plusieurs Etats.

 

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