Les autorités turques n'arrivent pas à protéger les données personnelles des habitants du pays, a déclaré vendredi à Sputnik Ozan Ucar, expert en cybersécurité et professeur à l'Académie de la sécurité de l'information (BGA).
"Il faut reconnaître que ces données ne sont pas bien protégées en Turquie (…). La fuite d'informations et leur publication sur Internet a révélé deux phénomènes désagréables. Premièrement, ces données personnelles se sont retrouvées entre les mains de pirates informatiques et l'Etat n'a rien pu faire pour l'éviter. Deuxièmement, n'importe qui peut avoir accès à ces données", a indiqué M.Ucar.
Les informations stockées en ligne sont toujours exposées à des risques et c'est l'Etat qui doit garantir leur sécurité, rappelle M.Ucar.
"Ces données confidentielles doivent se trouver dans des systèmes autonomes. Les banques procèdent notamment à la fragmentation et au cryptage des données concernant les cartes de crédit de leurs clients pour les stocker dans leurs propres systèmes informatiques bien protégés. Quand les pirates se sont emparées de données sur 2,7 millions de cartes d'une grande banque internationale, ils n'ont pas pu s'en servir, parce qu'une grande partie des données était stockées dans d'autres systèmes", a expliqué M.Ucar.
"Que doit faire l'Etat dans cette situation? Il doit modifier les numéros des cartes d'identité des citoyens turcs et compliquer la procédure d'utilisation de ces numéros, ce qui signifie prendre des mesures de sécurité supplémentaires. A présent, les citoyens turcs doivent indiquer leur numéro d'identité même lorsqu'ils achètent un médicament à la pharmacie ou louent un vélo. Ce n'est pas bien", a conclu l'expert.