Référendum aux Pays-Bas: une "double gifle" pour l'UE

© AP Photo / Manu BraboDrapeau ukrainien
Drapeau ukrainien - Sputnik Afrique
S'abonner
Le quotidien allemand Der Spiegel souligne que les Néerlandais n'ont pas rejeté "n'importe quel accord de libre-échange", mais bien "celui qui avait provoqué un soulèvement populaire en Ukraine en novembre 2013".

Le "non" des Néerlandais au référendum sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne témoigne d'une crise profonde au sein de l'UE et porte un coup à la communauté, affirme jeudi le quotidien allemand Der Spiegel.

German Chancellor Angela Merkel (L) and French President Francois Hollande leave after a news conference during a joint Franco-German cabinet meeting in Metz, France, April 7, 2016. REUTERS/Vincent Kessler - Sputnik Afrique
Hollande et Merkel minimisent l'impact du "non" néerlandais
"En plus de la crise des réfugiés, du conflit avec la Russie et du drame encore non-résolu autour de la dette grecque, nous avons donc un nouveau problème: les Néerlandais se sont prononcés contre l'accord d'association avec l'Ukraine", souligne Markus Becker, l'auteur de l'article. Il rappelle notamment qu'"il ne s'agit pas de n'importe quel accord de libre-échange, mais de celui qui avait provoqué un soulèvement populaire en Ukraine en novembre 2013". "Le fait que les Néerlandais se soient clairement prononcés contre cet accord est hautement symbolique", remarque-t-il.

Pour lui, les résultats du référendum sont la victoire "non seulement du président russe Vladimir Poutine, mais aussi de tous ceux qui voudraient voir l'UE se dissoudre le plus rapidement possible". "Ce résultat n'est pas contraignant pour le gouvernement néerlandais, mais si ce dernier ignorait le référendum on pourrait l'accuser de fermer les yeux sur la volonté du peuple", estime Markus Becker. D'un autre côté, "si les Pays-Bas étaient le seul pays membre de l'UE à ne pas ratifier l'accord, cela pourrait torpiller la mise en œuvre de tous les engagements européens".

Marine Le Pen - Sputnik Afrique
Marine Le Pen salue le non néerlandais sur l'Ukraine
"Ce résultat est une double gifle pour l'UE. Reste à savoir si elle entraînera un simple cocard ou une mâchoire cassée", souligne le journaliste allemand. Et d'ajouter: "Le résultat du référendum témoigne du fait que l'UE est actuellement très impopulaire aux Pays-Bas, considérés il y a encore quelques années comme l'un des États les plus pro-européens. Qui plus est, il montre que 70% de la population ne s'intéresse pas à cette question européenne très importante, ou estiment que leur voix n'a aucun poids". "La responsabilité de cette situation incombe à l'UE et au gouvernement néerlandais", souligne-t-il.

D'après lui, des peurs et des préoccupations émergent aujourd'hui de "l'image catastrophique d'une société divisée qu'a été l'Union européenne sur la question grecque, et de la débauche d'égoïsme des pays d'Europe de l'Est lors de la crise migratoire".

Les manifestants appellent à un vote «NON» dans le prochain UE-Ukraine référendum de mercredi - Sputnik Afrique
Les Néerlandais disent non à l'accord entre l'UE et l'Ukraine
Le référendum sur la ratification de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine a eu lieu aux Pays-Bas le 6 avril. D'après les sondages à la sortie des urnes, 61,1% des électeurs se sont prononcé contre l'accord et 38,1% ont voté pour. La participation était de 32,2% et a donc dépassé la limite des 30%, nécessaire pour la légitimité du scrutin.

Le Comité électoral des Pays-Bas annoncera les résultats officiels du référendum le 12 avril. Il est pourtant très peu probable qu'ils diffèrent considérablement du bilan provisoire. Selon le premier ministre néerlandais Mark Rutte, le pays pourrait renoncer à ratifier l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала