Le "non" des Néerlandais au référendum sur l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne témoigne d'une crise profonde au sein de l'UE et porte un coup à la communauté, affirme jeudi le quotidien allemand Der Spiegel.
Pour lui, les résultats du référendum sont la victoire "non seulement du président russe Vladimir Poutine, mais aussi de tous ceux qui voudraient voir l'UE se dissoudre le plus rapidement possible". "Ce résultat n'est pas contraignant pour le gouvernement néerlandais, mais si ce dernier ignorait le référendum on pourrait l'accuser de fermer les yeux sur la volonté du peuple", estime Markus Becker. D'un autre côté, "si les Pays-Bas étaient le seul pays membre de l'UE à ne pas ratifier l'accord, cela pourrait torpiller la mise en œuvre de tous les engagements européens".
D'après lui, des peurs et des préoccupations émergent aujourd'hui de "l'image catastrophique d'une société divisée qu'a été l'Union européenne sur la question grecque, et de la débauche d'égoïsme des pays d'Europe de l'Est lors de la crise migratoire".
Le Comité électoral des Pays-Bas annoncera les résultats officiels du référendum le 12 avril. Il est pourtant très peu probable qu'ils diffèrent considérablement du bilan provisoire. Selon le premier ministre néerlandais Mark Rutte, le pays pourrait renoncer à ratifier l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine.