Des cris de joie ont éclaté lorsqu’environ 150 vignerons furieux des départements de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont dévissé les verseurs des deux camions-citernes, à proximité de la ville méditerranéenne de Perpignan, à moins de 16 kilomètres de l'Espagne.
Des viticulteurs de l'Aude et des Pyrénées-Orientales vident deux citernes de vin espagnol au péage de #LeBoulou pic.twitter.com/Rgqj6q4vIe
— TVSud (@TVSud) April 4, 2016
De nombreux producteurs de vin de la région estiment que le vin français n'est pas suffisamment protégé sur le marché domestique, et sont en colère au sujet d’une hausse suspecte des importations en provenance d'Espagne et d'Italie, où les charges sociales inférieures et moins de formalités administratives permettent aux producteurs de vendre leurs produits à des prix plus bas.
Ils affirment également que de nombreux producteurs espagnols mélangent frauduleusement leurs vins avec ceux de l’Amérique du Sud, certains mettant même des étiquettes "Made in France" sur les bouteilles.
D'autres manifestations, plus générales, se sont déroulées à travers l’Europe ces derniers mois. Des tracteurs ont ainsi bloqué les routes pour protester contre la baisse des prix et les sanctions antirusses qui provoquent chez de nombreux agriculteurs des difficultés économiques.
Début février, en France, les agriculteurs ont bloqué les rues de plusieurs villes et des autoroutes avec de la bouse et des bottes de foin pour protester contre des cours trop bas, inférieurs aux coûts de production.
A Chartres, environ 300 agriculteurs ont organisé une action originale. A l’aide de 30 tracteurs, ils ont déversé du fumier et des légumes pourris devant la chambre de l'Agriculture, ainsi que devant la mairie locale.
Les agriculteurs en colère ont également bloqué les routes à la frontière avec l'Espagne et l'Allemagne, essayant d'empêcher le passage des camions avec des produits importés.
En Belgique, les éleveurs, notamment les producteurs laitiers, ont bloqué les autoroutes avec des tracteurs, pour attirer l’attention du gouvernement sur leur regrettable situation. Mécontents de la politique de l’État, ils ont exigé l'augmentation du prix d’achat du lait, lequel, suite à l’abolition des quotas, était tombé à 25 cents, ayant rendu la production non rentable.
En février 2015, à Alcanar (Espagne), plus de 200 agriculteurs sont descendus dans les rues de la ville pour protester contre la politique du gouvernement, et ont jeté sur les routes des centaines de clémentines. Les manifestants ont exprimé leur mécontentement, protestant contre les compensations insuffisantes pour la récolte excédentaire des citrons et des oranges, qu'ils n'ont pu vendre suite aux sanctions antirusses.
Au Royaume-Uni, en signe de protestation, les éleveurs ont emmené des vaches dans des supermarchés. Les participants de la manifestation sont venus avec les animaux aux rayons des produits laitiers et ont commencé à retirer les produits. Les agriculteurs ont exprimé leur mécontentement face à la baisse des prix des produits laitiers, lesquels ne couvrent pas la production.