Les Panama Papers ne concernent aucune société américaine, et pour une bonne raison. Cette fuite de données sur les avoirs cachés de dirigeants mondiaux peut très bien être un maillon de la stratégie américaine, explique l'expert allemand en matière de finances Ernst Wolf. Ainsi, des flux financiers seront redirigés depuis les zones offshores pour tomber en fin de compte dans les mains de Washington qui brigue depuis longtemps le statut de paradis fiscal.
Auparavant, le gouvernement américain avait réussi à miner le principe de guerre fiscale en Suisse qui est contrainte aujourd'hui de lui fournir des informations concernant les citoyens Américains. La même chose a été faite aux autres pays.
Entre-temps, une guerre bancaire ravage sans discontinuer les Etats-Unis, alors que les Etats du Nevada, du Dakota du Sud, du Delaware et du Wyoming sont des paradis fiscaux, précise M. Wolf.
Suite au scandale qui a éclaté autour des Panama Papers, tant les particuliers que les entreprises se précipiteront maintenant pour retirer leurs fonds de leurs sociétés offshores afin de les rediriger au Nevada ou au Dakota du Sud.
"Il y a entre 30 et 40 milliards de dollars stockés dans ces entités offshores. Et les Etats-Unis souhaitent bien sûr que ces fonds soient redirigés vers leur propre pays", souligne M. Wolf.
"Ce qui se passe actuellement n'est rien d'autre qu'un changement de paradis fiscaux vers ceux qui ont plus de problèmes, à savoir les Etats-Unis", résume-t-il.
Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a publié dimanche sur Internet des révélations sur les avoirs cachés dans des paradis fiscaux par des milliers de personnes ou organisations, parmi lesquelles figurent des dirigeants politiques en exercice, des personnalités du sport et des organisations criminelles.
Ces documents, regroupés sous la dénomination Panama Papers, proviennent du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.