Pékin interdira désormais les importations de charbon, de fer, de minerai de fer, d'or, de titane ou encore de terres rares en provenance de la Corée du Nord, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois du Commerce.
Pékin s'est engagé à appliquer ces sanctions mais non sans ménager des exceptions, permises par la formulation même de la résolution onusienne, rapporte l`AFP.
Ainsi, le commerce du charbon et du minerai de fer sera autorisé si les recettes dégagées sont "entièrement consacrées" à maintenir le niveau de vie des gens, et non à financer les programmes nucléaires ou balistiques, selon une clause de la résolution, rappelée avec insistance mardi par la Chine.
Le commerce de charbon entre la Chine et la Corée du Nord s'élevait à un milliard de dollars l'an dernier, selon les chiffres des douanes chinoises, un apport de devises crucial pour le régime de Kim Jong-Un.
Les exceptions prévues offrent donc des failles permettant à Pékin de poursuivre son soutien économique, indispensable à Pyongyang.
Le ministère chinois du Commerce a d'ailleurs accompagné son annonce d'une lettre que les entreprises en négoce avec la Corée du Nord devront signer en s'engageant "solennellement" à ce que les produits échangés "n'aient aucune relation avec le programme nucléaire ou de missiles" du pays.
Les échanges avec la Chine sont vitaux pour une Corée du Nord à l'économie exsangue et souffrant de pénuries alimentaires récurrentes. En 2014, la Chine représentait plus de 90% du commerce extérieur nord-coréen.
Selon les douanes chinoises, Pékin a importé en 2015 pour 2,56 milliards de dollars de marchandises nord-coréennes, dont 1,05 milliard de charbon.
Si Pékin a durci le ton face à l'accélération du programme nucléaire de son turbulent voisin, elle s'est longtemps vivement opposée à des sanctions fermes, arguant de considérations humanitaires.
Le géant asiatique redoute plus que tout un effondrement du pays, région-tampon avec une Corée du Sud où l'armée américaine est très implantée.