Pékin justifie cette décision par la nécessité de "renforcer les opérations antipirates et le maintien de la paix" — même si des unités américaines, françaises, japonaises et italiennes sont déjà déployées dans ce petit pays. Washington pense qu'en réalité, Pékin veut s'appuyer sur sa force militaire pour pénétrer en Afrique. D'après les experts, le bras de fer entre la Chine et les USA pour le contrôle des voies commerciales en mer Rouge et dans l'océan Indien va encore se durcir.
Car "celui qui s'installera dans le port de Djibouti pourra protéger l'entrée de la mer Rouge et le canal de Suez, où passe l'un des itinéraires commerciaux les plus fréquentés", a déclaré à l'AFP le général Philippe Montocchio, commandant des forces françaises stationnées à Djibouti.
L'accord conclu avec la Chine implique la construction d'une base logistique navale d'ici fin 2017, où pourront être stationnés jusqu'à 10 000 soldats. Il s'agira du premier avant-poste chinois hors du territoire du pays, où des militaires seront présents à titre permanent.
Pékin n'est pour autant pas disert sur ses plans stratégiques en Afrique et parle seulement "d'installations logistiques", qui lui permettront "d'approvisionner ses navires participant à la lutte contre la piraterie".
D'après le Financial Times, les pays occidentaux sont préoccupés par l'arrivée prochaine de militaires chinois dans la région. Ils craignent que la Chine prenne peu à peu le contrôle des itinéraires maritimes à destination du Moyen-Orient — car après Djibouti, la Chine pourrait créer un réseau de postes d'appui.
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