"Je crois fortement à la liberté de la presse et à la liberté de religion. Je crois fortement à l'État de droit et à la démocratie", a déclaré le président lors d'une conférence de presse vendredi à l'issue d'un sommet sur la sûreté nucléaire à Washington.
"Il n'y a aucun doute sur le fait que le président Erdogan a été élu plusieurs fois selon un processus démocratique, mais je pense que l'approche d'Ankara vis-à-vis de la presse pourrait conduire la Turquie dans une direction très inquiétante", a déclaré M.Obama, qui avait rencontré son homologue turc jeudi soir à Washington.
Le leader américain a évité de préciser s'il considérait le président turc comme un dirigeant autoritaire.
"Comme c'est le cas avec de nombreux amis et partenaires, nous travaillons avec eux (la Turquie, ndlr), nous coopérons avec eux, nous apprécions leurs efforts et il y a des différends. Là où il y a des différends, nous les exprimons, et c'est ce que j'ai essayé de faire ici", a expliqué le président américain, cité par l'AFP.
Barack Obama a rencontré son homologue turc jeudi soir à Washington, en marge du sommet sur la sûreté nucléaire. Les deux hommes se sont penchés sur la lutte contre l'organisation terroriste Daech.
1845 citoyens turcs font l'objet de procédures judiciaires, soupçonnés d'avoir insulté M.Erdogan. La législation turque prévoit des amendes ou une incarcération pour une période allant jusqu'à quatre ans pour une insulte au président. Des sportifs, des artistes, des journalistes et même des écoliers turcs ont déjà été poursuivis dans des circonstances similaires.
Les autorités turques sont accusées de dérive autoritaire et notamment de museler la presse d'opposition. Recep Tayyip Erdogan, élu président en 2014, est accusé d'utiliser la loi en question pour punir les personnes s'opposant à la politique qu'il applique.