On estime que le 1er avril a été fêté pour la première fois en France en 1564, après que le roi Charles IX a ordonné d'adopter le calendrier grégorien. Contrairement au reste de l'Europe, qui célébrait le Nouvel an le jour de l'équinoxe de printemps — entre le 21 mars et le 1er avril — les Français ont alors pris l'habitude de le célébrer le 1er janvier.
Les Parisiens furent les premiers à passer au calendrier grégorien et ont commencé à se moquer du reste de la France à ce sujet: ainsi sont nés les canulars du 1er avril.
Mais les poissons d'avril ne sont pas toujours inoffensifs, non seulement pour les citoyens ordinaires mais également pour les autorités. Parmi les canulars les plus répandus dans beaucoup de pays figurent les appels aux services d'assistance et à la police pour rapporter de faux incidents. Par exemple, il y a une quinzaine d'années, les pompiers sud-coréens avaient reçu un 1er avril 3 061 appels pour déclarer de faux incendies. Les services de détection des appels et les menaces de représailles en cas de fausses alertes n'avaient pas eu d'effet notable.
Parmi les blagues du 1er avril les plus marquantes, on peut certainement retenir celle des spaghettis poussant dans les arbres…
Plus risqué: le 1er avril 1992, le journal britannique The Times annonçait des négociations sur la scission du Royaume de Belgique. Le nord flamand devait être rattaché aux Pays-Bas, et le sud francophone à la France. De nombreux lecteurs n'avaient pas fait attention à la date de la publication.
Même le ministre britannique des Affaires européennes Tristan Garel-Jones y avait cru et s'apprêtait à évoquer le thème de la scission belge dans une interview télévisée. C'est seulement par miracle que le scandale diplomatique a pu être évité.
Parfois, les plaisanteries politiques se terminent mal. Le 1er avril 1941, un grand scandale a éclaté à Marseille quand la police a retrouvé plusieurs panonceaux remplaçant le nom des rues par "rue Maurice Thorez". Ce dernier, alors leader du parti communiste français, avait été proclamé hors la loi par le gouvernement — il avait refusé d'entrer dans l'armée et avait déserté pour partir en URSS. La police avait procédé à l'interpellation de 13 individus inculpés pour "complot communiste du 1er avril". Ils avaient tous été relâchés par la suite.