La reconquête de Palmyre par les forces de Damas, appuyées par la Russie, marque un tournant dans la guerre contre l'EI, tout en rendant évidentes les erreurs stratégiques des Occidentaux en Syrie, a relevé l'ex-premier ministre français et candidat à la primaire de la droite, François Fillon.
"Parce que nous voulons lire les événements dans le monde à travers notre grille de lecture, parce que notre idéalisme aveugle trop souvent notre réalisme géopolitique, nous avons misé sur une défaite rapide de Bachar el-Assad. Après Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte et Kadhafi en Libye, le dictateur syrien ne pouvait qu’être balayé par le vent +purificateur+ des printemps arabes", a déclaré M.Fillon, en tirant pour "Marianne" les leçons de la reconquête de Palmyre face à Daech.
Et de rappeler toutefois que la chute de Kadhafi avait ouvert la route de l’Afrique à l’EI et à ses affidés.
"Malgré ces événements, (…) l’Amérique et ses alliés européens se sont drapés dans une posture morale aussi irréprochable qu’inopérante: Assad doit partir! Pour laisser la place à qui?", a demandé l'homme politique.
Et il a répondu lui-même à cette question: "A un monstre totalitaire qui n’hésite pas à porter le combat jusqu’au cœur de nos villes et qui ne se cache pas de vouloir imposer son régime barbare au monde entier".
M.Fillon a souligné que Poutine avait fait preuve d’un pragmatisme froid mais efficace pour endiguer la progression des djihadistes en Syrie et que la Russie avait obtenu en six mois ce que les Etats-Unis et leurs alliés n’avaient pas pu réaliser depuis leur engagement dans ce conflit en 2014.
"Aux prises depuis longtemps avec les fanatiques islamiques sur leur propre territoire, les Russes ont choisi leur camp. C’est moins celui d’Assad que celui du combat total contre tous ceux qui veulent d’un califat qui ferait flotter son drapeau noir sur une grande partie de la planète – ou en rêvent", a souligné l'ancien chef du gouvernement français.
En conclusion, il a appelé les Occidentaux à reconnaître que la victoire sur Daech et la stabilisation du Proche-Orient ne seraient pas possibles sans une coopération militaire et politique entre toutes les puissances impliquées.