"Les cas d'abus et d'exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a dénoncé l'ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre, à propos d'accusations de violences sexuelles et même de bestialité révélées par l'ONU quelques heures plus tôt.
L'ONU enquête de son côté sur les nouvelles accusations "révoltantes" de sévices commis par ces soldats français ainsi que des Casques bleus de l'ONU, son secrétaire général Ban Ki-moon se disant "profondément choqué".
Des responsables de l'ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d'abus sexuels, en "grande majorité" des mineures, a indiqué son porte-parole, Stephane Dujarric. "Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres", a-t-il déploré.
Selon l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu'elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris dans un camp puis forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Ces faits "n'ont pas été confirmés", a souligné Stephane Dujarric.
Outre la France, la centaine d'allégations concerne les contingents burundais et gabonais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré prendre les dernières accusations, "dont certaines sont particulièrement odieuses, extrêmement au sérieux". "Aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête des Nations unies, a-t-il dit.
Concernant les abus attribués aux soldats français, "il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a assuré l'ambassadeur François Delattre.