Abus sexuels par des soldats en Centrafrique: Paris veut faire "toute la lumière"

© AFP 2024 PATRICK FORT Women walk past a French soldier, part of Operation Sangaris, on patrol in the 6th district of the capital Bangui, on May 20, 2015.
Women walk past a French soldier, part of Operation Sangaris, on patrol in the 6th district of the capital Bangui, on May 20, 2015. - Sputnik Afrique
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La France a promis jeudi de faire "toute la lumière" sur les accusations de viols commis par ses soldats en Centrafrique, les Nations unies étant une nouvelle fois ébranlées par plus d'une centaine d'allégations de sévices visant aussi ses Casques bleus dans le pays.

"Les cas d'abus et d'exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a dénoncé l'ambassadeur français auprès des Nations unies François Delattre, à propos d'accusations de violences sexuelles et même de bestialité révélées par l'ONU quelques heures plus tôt.

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Il a promis de "faire toute la lumière" sur ces allégations visant des soldats de la force française Sangaris, qui faisait déjà l'objet d'une enquête de la justice française pour d'autres cas présumés de viols dans ce pays meurtri par des années de guerre.

L'ONU enquête de son côté sur les nouvelles accusations "révoltantes" de sévices commis par ces soldats français ainsi que des Casques bleus de l'ONU, son secrétaire général Ban Ki-moon se disant "profondément choqué".

Des responsables de l'ONU ont pu interroger 108 victimes présumées d'abus sexuels, en "grande majorité" des mineures, a indiqué son porte-parole, Stephane Dujarric. "Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au coeur des ténèbres", a-t-il déploré.

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L'ONU a reçu des informations indiquant que des soldats français de Sangaris auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d'une petite somme d'argent, a indiqué à l'AFP un de ses responsables à New York.

Selon l'ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu'elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris dans un camp puis forcées d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Ces faits "n'ont pas été confirmés", a souligné Stephane Dujarric.

Outre la France, la centaine d'allégations concerne les contingents burundais et gabonais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.

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La France a envoyé sa force d'intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013 pour stopper les massacres intracommunautaires. Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus mais le Conseil de sécurité les a chargés d'aider au rétablissement de la paix. La France, qui a mobilisé jusqu'à 2.500 soldats au plus fort des violences, compte encore 900 hommes en Centrafrique. La Minusca compte quelque 12.600 militaires et policiers.

Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré prendre les dernières accusations, "dont certaines sont particulièrement odieuses, extrêmement au sérieux". "Aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête des Nations unies, a-t-il dit.

Concernant les abus attribués aux soldats français, "il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a assuré l'ambassadeur François Delattre. 

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