Selon un rapport annuel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, c'est "une nette augmentation" sur 2014 (52 cas), et davantage aussi qu'en 2013 (66).
Le rapport recommande de créer des cours martiales in situ pour juger les coupables et de prendre les empreintes génétiques de Casques bleus, rapporte l`AFP.
"La hausse du nombre des accusations est très inquiétante", souligne une copie du document obtenue par l'AFP.
Dans 19 cas au moins, les victimes étaient des mineurs.
En tout, des soldats ou policiers de 21 pays sont mis en cause, avec en tête la RDC (7 cas), le Maroc et l'Afrique du Sud (4 cas).
Suivent le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et la Tanzanie (3 cas chacun). Bénin, Burkina Faso, Burundi, Canada, Gabon sont concernés par 2 cas chacun.
Neuf autres pays ont à déplorer un cas d'abus ou d'exploitation sexuelle présumés (Allemagne, Ghana, Madagascar, Moldavie, Niger, Nigeria, Sénégal, Slovaquie, Togo).
C'est la première fois que l'ONU nomme ainsi tous les pays dont sont originaires les Casques bleus soupçonnés.
La réputation de ses soldats de la paix a été ternie depuis des mois par toute une série de scandales de viols et autres abus sexuels, notamment en Centrafrique où l'ONU a déployé 12.000 hommes en 2014.
C'est à ces pays en effet qu'il incombe de prendre des sanctions pénales, ce qu'ils font avec réticence.
Au 31 janvier 2016, les enquêtes sur 17 cas seulement détectés en 2015 étaient terminées, donnant lieu à des "mesures intérimaires" (retrait de solde, rapatriement).
Le rapport rappelle toute une série de mesures déjà annoncées ou recommandées par des experts indépendants.
Ainsi il est exigé des pays qu'ils mènent leurs enquêtes en six mois maximum.
Le rapport recommande aussi d'instaurer des cours martiales dans le pays de déploiement, et non au retour du Casque bleu dans son pays d'origine.
Pour accélérer l'enquête et la recherche éventuelle de paternité, des échantillons d'ADN pourraient être prélevés, suggère le document.
Selon des diplomates, les Etats-Unis préparent un projet de résolution qui entérinerait ces recommandations.