Ce Dimanche 27 Mars a vu plus de 70 morts à Lahore suite à l'attaque menée contre une célébration de Pâques par la communauté chrétienne du pays. Un Pakistan meurtri par des décennies de violences. Des violences qui auraient mérité une action des pays occidentaux, ou du moins un geste symbolique, exprimant une solidarité entre pays touchés par le terrorisme.
#Pakistan Malgré les espoirs des #Pakistanais, la Tour #Eiffel ne s'allumera pas pour #Lahore..! pic.twitter.com/E078mCtDFO
— Marc Hunter News (@marchunternews) 28 марта 2016 г.
En effet, pourquoi une solidarité entre pays occidentaux seulement? Les victimes d'autres pays sont elles aussi causées par les mêmes terroristes, à moins que cette solidarité ne s'applique qu'entre certains pays…
Pourquoi les réactions aux attentats de #Bruxelles différent de celles aux attaques au #Yémen, #Pakistan, #Mali…? pic.twitter.com/0KHdfq07l1
— Madjid SERRAH (@Madjid_SERRAH) 29 марта 2016 г.
La situation médiatique des attentats commis dans le Monde. #Pakistan #Belgique pic.twitter.com/CMrKeDI0xu
— Frère Qui T'Rappel ✌ (@MarvinBrazil972) 30 марта 2016 г.
Mais au fait qu'en pense la communauté pakistanaise présente à Paris?
Nous sommes allés rencontrer Farad, commerçant d'origine pakistanaise, travaillant à Paris.
"L'histoire lie la France et la Belgique, en fait. […]C'est cette faiblesse des relations qui fait que la mobilisation est faible. Le Pakistan est vu comme un État terroriste, fiché « S », ce qui fait que la population française compatit moins avec ce genre de pays."
Mansour, un coiffeur, du quartier Saint-Denis de Paris, confirme:
"C'est parce que tout le monde dit que le Pakistan fabrique les terroristes, voilà pourquoi il n'y a pas de solidarité. Il faudrait qu'il montrent de la solidarité avec le Pakistan, comme ils l'ont fait avec la Belgique."
Enfin, Ahmed, retraité, nous a donné son point de vue:
"La solidarité va venir de façon croissante."
Au-delà du manque de solidarité, c'est la situation du Pakistan lui-même qui permet d'expliquer l'ostracisation du pays.
En effet, en plus de nous indiquer son opinion sur le manque de solidarité de l'occident, Farad nous donne un aperçu de la politique de son pays d'origine, et de ce que le gouvernement pakistanais devrait faire:
"Le gouvernement de Nawaz Sharif devrait être franc, clair et net au niveau de sa position contre le terrorisme. Il détruit la population, ce sont des capitalistes qui ne pensent qu'à eux, mais intouchables. C'est une logique de maffieux."
Une opinion que partage Azar Sidique, Responsable de Minhaj ul Quran International, organe de presse et de recherche qui s'est distingué par sa condamnation de toute forme d'extrémisme:
"Ils devraient être intransigeants avec les auteurs des attentats, ce que le gouvernement pakistanais a peu ou pas fait jusqu'ici, accusé d'être de connivence avec le terrorisme. L'armée a décidé, sans l'aval du gouvernement, de mener une opération contre-terroriste dans la province du Punjab, autour de la capitale."
Si la situation du Pakistan est actuellement bien sombre, c'est notamment dû fait que le pays est victime des tensions et enjeux imposées par les grandes puissances. Double traitement, double standard; le Pakistan n'est pas la Belgique.
Un pays au bord du gouffre, qui au final, n'a recueilli ni l'estime, ni la solidarité des grandes puissances. D'où une Tour Eiffel sans les couleurs pakistanaises.
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