François Hollande a annoncé mercredi sa décision de renoncer à une réforme constitutionnelle, qui comprenait l'extension de la déchéance de nationalité, qu'il avait annoncée au lendemain des attentats du 13 novembre.
"J'ai décidé, après m'être entretenu avec les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, de clore le débat constitutionnel", a déclaré le chef de l'Etat à l'issue du Conseil des ministres. Il a reconnu, au cours d'une déclaration de 5 minutes, qu'un "compromis (était) hors d'atteinte" sur la question de la déchéance de nationalité.
"Je ne dévierai pas des engagements que j'ai pris pour assurer la sécurité de notre pays. C'est mon devoir, c'est ma responsabilité", a affirmé François Hollande.
François Hollande: « J’ai décidé de clore le débat constitutionnel » https://t.co/kTQ4qRIKoz pic.twitter.com/jZeEubyZ9a
— TROTOUX (@sabinetrotoux1) 30 марта 2016 г.
"Je constate aussi qu'une partie de l'opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu'elle porte sur l'état d'urgence ou même sur l'indépendance de la magistrature", a encore regretté le président Hollande qui a "déploré profondément cette attitude".
Le choix de la révision constitutionnelle, "je l'avais fait en appelant à un dépassement des frontières partisanes" et "pour rassembler les Français" dans "une période où l'épreuve était considérable", a-t-il insisté.
Le chef de l'Etat a par ailleurs réaffirmé que "la menace reste plus élevée que jamais", évoquant les attentats de ces derniers mois, à Paris, Saint-Denis, Bruxelles ou Lahore.
"Le terrorisme islamiste nous a déclaré la guerre, à la France, à l'Europe, au monde entier", a-t-il encore souligné, parlant d'une "guerre (qui) sera longue" et assurant qu'il "assumerait jusqu'au bout et avec la force nécessaire" le combat contre le terrorisme.
Le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a présenté mercredi pour sa part les "excuses" de la majorité aux Français, pour n'avoir pas "convaincu la droite en générale et la droite sénatoriale en particulier" de voter le projet de révision constitutionnelle.
"Nous présentons nos excuses aux Français. Nous n'avons pas convaincu la droite en général et la droite sénatoriale en particulier, de rentrer dans l'union nationale pour renforcer notre droit dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Cambadélis après l'annonce de François Hollande.