Quand les nazis ont pris le pouvoir en Allemagne en 1933, l'un de leurs premiers objectifs était de contrôler non seulement la presse nationale, mais aussi les médias internationaux, rapporte The Guardian.
D'après les travaux publiés par l'historien allemand Harriet Scharnberg dans la revue Studies in Contemporary History, l'agence Associated Press aurait signé un "Schriftleitergesetz" (droit de l'éditeur). Conformément à cette loi, l'agence de presse ne pouvait publier aucune information visant à "affaiblir la puissance du Reich en Allemagne et à l'étranger".
Cette loi obligeait également Associated Press à employer seulement des journalistes qui travaillaient pour le bureau de la propagande du parti nazi.
Franz Roth, un SS, était l'un de ces journalistes. Il a été spécialement choisi par Hitler. Après la publication d'un l'article, l'agence de presse a éliminé ses photos publiées sur le site, mais en raison de "problèmes de logiciel", elles ont quand même laissé des traces.
The Guardian souligne également que l'agence permettait aux nazis d'utiliser ses archives pour sa propagande antisémite. Ainsi, parmi les publications que l'agence utilisaient, on trouve une brochure idéologique "Der Untermensch" (le sous-homme) et un prospectus intitulé "Les Juifs aux États-Unis", qui cherchait à démontrer la dégénérescence des Juifs en Amérique à l'aide d'une photo du maire de New-York Fiorello LaGuardia qui mangeait avec les mains.
Le représentant d'Associated Press, de son côté, a déclaré que cette question était actuellement examinée, mais la rédaction rejette l'allégation selon laquelle AP "coopérait" délibérément avec le régime nazi.
"Dans son travail, la direction d'Associated Press a résisté aux pressions afin de collecter des informations précises, vitales et objectives pendant cette période sombre et dangereuse", a-t-il déclaré.