"Peu après notre départ d'Alexandrie, les hôtesses ont commencé à servir du café et du thé aux passagers. Nous avons été surprises en voyant un passager s'avancer vers l'espace aménagé pour les hôtesses dans la queue de l'avion. Après s'être approché de nous, il a dit qu'il avait une exigence à formuler. Notre collègue, le steward Hazem, est immédiatement venu à notre secours pour demander à l'homme ce qu'il voulait. Ce dernier a dit qu'il avait l'intention de détourner l'avion sur Larnaca ou sur un aéroport turc", a raconté Nayera Hassan.
"Nous étions tous choqués par ses menaces, car il avait déclaré avoir sur lui une ceinture d'explosifs qu'il avait promis d'actionner si quelqu'un s'avisait de le neutraliser. Hazem l'a fait savoir au commandant de bord. C'est alors que tout le monde a appris le détournement de l'avion. Nous autres, hôtesses, étions toujours assises dans la queue à côté du pirate qui attendait que son exigence soit satisfaite. Après être entré en contact avec les responsables officiels chypriotes, le commandent de bord a obtenu l'autorisation d'atterrir à l'aéroport de Larnaca. Entre-temps, le pirate a commencé à ramasser les passeports et autres pièces d'identité. Puis, il a séparé les passeports égyptiens de ceux appartenant aux passagers étrangers et nous a demandé de rendre les passeports égyptiens à leurs titulaires. Après notre atterrissage à Larnaca, le pirate a laissé partir les passagers égyptiens: d'abord les femmes, puis les hommes. Ceci fait, il nous a demandé de lui amener son ex-épouse, la mère de ses enfants. C'est alors que le commandant a demandé de libérer tous les otages, mais le pirate n'a laissé partir que quelques personnes, gardant cinq passagers. Puis, il a finalement laissé partir ces derniers", a déclaré l'hôtesse.
"Puis, les négociations avec l'équipage ont commencé. Cinq personnes étaient toujours dans l’avion, dont moi. Le pirate a accepté de libérer trois d'entre nous: j'étais de leur nombre. Puis les deux autres otages sont partis. Enfin, le pirate s'est rendu aux forces de l'ordre", a dit l'interlocutrice de l'agence.
Selon elle, le pirate de l’air aurait à un moment demandé à ce que les femmes égyptiennes détenues dans les prisons chypriotes soient libérées. A la question de savoir s'il avait des connaissances parmi les intéressées, il a répondu par la négative.
"Il ne savait pas ce qu'il voulait. Il semblait ne pas pouvoir se contrôler. Quoi qu'il en soit, c'était un détournement «émotionnel» ou, si vous voulez, «touchant» de l'avion", a conclu l'hôtesse de l'air.