L'Otan s'apprête à célébrer son 67e anniversaire en avril mais au lieu d'être l'occasion de se complimenter pour son importance dans un contexte de sécurité tant mondiale qu'américaine tourmenté, ce jour devrait pousser l'alliance à réfléchir. Sur quoi? L'organisation a bien des questions auxquelles elle doit répondre, dont la principale est de savoir si les activités des Etats-Unis dans l'Otan restent toujours utiles et viables.
L'évidence montre que ce n'est pas le cas.
Dans le monde d'aujourd'hui, il n'existe plus l'équilibre des pouvoirs établi après la Seconde Guerre mondiale. Les Etats-Unis sont persuadés que la politique internationale a besoin de leur rôle de chef de file pendant encore de longues années. Cependant, la plupart des pays européens ne sont plus des petits enfants de rues traumatisés par la guerre, indique The National Interest. Désormais sous l'aile de l'UE, ils sont capables de résoudre leurs problèmes eux-mêmes.
Initialement, l'alliance Atlantique avait été créée pour être un instrument de coopération avec les acteurs clés de la politique européenne. Il ne s'agissait pas à l'époque d'une expansion incessante. Mais après l'effondrement de l'Union soviétique, les dirigeants américains ont voulu que les pays de l'Europe centrale et orientale soient eux aussi membres de l'alliance. Ils invitaient ces nouveaux alliés à la légère, comme s'il s'agissait d'amis dans les réseaux sociaux.
Mais à la différence de Facebook, les alliances militaires sont des organisations sérieuses. L'article numéro cinq de la charte de l'Otan affirme qu'une attaque contre l'un des alliés doit être considérée comme une attaque contre tous. Par conséquent, Washington se trouve sans cesse impliqué dans des conflits armés avec lesquels il n'a rien à voir.
L'absurdité de l'alliance a atteint son paroxysme en février 2016 où ses rangs ont été grossis (à l'initiative de Washington) par un nouveau membre, le Monténégro. Dieu merci, ce pays n'a pas d'ennemis parmi les grandes puissances mondiales! Mais ici, comme dans le cas des pays baltes, Washington a mis en danger non seulement sa réputation, mais aussi la sécurité de l'Etat américain tout entier puisqu'une telle expansion vers les frontières russes nuit aux relations américano-russes, déjà plus que froides.
Ainsi, les partisans de l'alliance semblent ne pas se rendre compte que les temps changent dans le concert des nations. Le cap américain dans l'Otan ne satisfait plus, encore et encore, à des vérifications élémentaires d'utilité et de viabilité. C'est pourquoi il est temps d'analyser cette politique en profondeur et de considérer la variante la plus radicale: que les Etats-Unis quittent l'alliance.