En effet, cette ville classée patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1980 et ville martyre, était occupée par les terroristes de Daech depuis mai 2015 jusqu'à sa toute récente libération par l'armée gouvernementale syrienne. Cette victoire est doublement, voire triplement symbolique, ayant eu lieu le jour de Pâques, ayant permis d'une part de sauver tout ce qu'il est encore possible de sauver dans cette cité antique culturellement parlant, et stratégiquement car ouvre la voie à l'armée syrienne pour une vaste offensive à l'Est du territoire syrien, vers Deir ez-Zor qui est tenu courageusement par les forces spéciales syriennes tout en étant encerclés par l'EI depuis de longs mois. Ainsi que vers Raqqa, capitale proclamée de Daech.
Mais le plus intéressant était et reste d'observer les réactions au sein des élites occidentales: politiques comme médiatiques. Que dire si ce n'est rien de nouveau à l'horizon. La mauvaise foi a pratiquement toujours été le fer de lance de ces dites « élites ». Le plus triste étant c'est qu'on a bien eu l'impression du regret de certains (bien que maquillé en belles paroles hypocrites) de la libération de la martyre Palmyre des griffes des takfiristes daéchiens.
Ou devrait-on peut-être nous aussi être silencieux lorsqu'on voit des attaques terroristes en plein centre de l'Europe? Après tout, c'est bien les élites occidentales qui en portent entière responsabilité (avec leurs « amis » du Golfe, épargnés pour le moment). N'est-ce pas eux qui laissaient sans aucune limitation (si ce n'est de façade) partir des jeunes extrémistes combattre en Syrie « le grand méchant Assad » pour après les laisser revenir lorsque ces mêmes extrémistes subissent des revers évidents mais ayant obtenu une grande expérience de combat et de violence? Evidemment nous ne le ferons jamais. Pour la simple raison que nous faisons bien la différence entre ces mêmes élites occidentales (qu'elles soient politiques ou médiatiques) et les simples citoyens des pays occidentaux, dont beaucoup aujourd'hui réalisent (ou commencent à réaliser) les mensonges de ceux qui les gouvernent.
Il était aussi intéressant de lire les « analyses » de certains « experts » et « bienpensants » médiatiques français. Le Monde, Le Figaro, Libération, bref tout le « beau monde » habituel. Cette même hypocrisie assez typique des médias du mainstream et peut-être même plus extrême encore dans le cas des médias français (si l'on compare avec les médias anglophones). En gros le message passé est le suivant: « Palmyre libérée oui d'accord. Mais cela renforce les positions d'Assad. Donc pas bien ». Comme quoi, la ville patrimoine mondial de l'humanité aurait mieux fait de rester encore martyrisée par des extrémistes, y compris sortis tout droit des cités ouest-européennes, pour qui la notion même de culture est totalement absente, que d'être reprise par l'armée du gouvernement légitime du pays auquel elle appartient.
Dernière chose. Certains « experts », vraisemblablement aussi pour des raisons de haine et de mauvaise foi, affirment que la « reprise de la ville de Raqqa » sera impossible. Notamment un certain Jean-Pierre Filiu, professeur en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences-Po, sur France Info. « Raqqa c'est un quart de million de personnes. On ne peut pas essayer de prendre ces villes avec des forces qui sont ni arabes, ni sunnites. Si le Hezbollah est engagé, si les commandos russes sont là, comment voulez-vous que les habitants de Raqqa se rallient à ces étrangers », nous dit ce « brave » expert. Propagande une fois encore. Si les Russes ne sont effectivement pas Arabes (bien que nous ayons nombre de citoyens russes d'origine arabe), les Libanais du Hezbollah ne sont-ils pas arabes? Ou notre professeur l'aurait-oublié? Quant à l'aspect sunnite et juste pour rappel une fois encore: l'armée arabe syrienne, est à l'instar de la majorité de la population syrienne, une armée composée d'Arabes et majoritairement de musulmans sunnites.
Quant à la perspective ou non de la reprise de Raqqa, n'est-ce pas les mêmes qui nous annonçaient depuis plusieurs années la « chute imminente » d'Assad, pour après nuancer leurs propos et déclarer qu'Assad ne pourra sauvegarder que la « Syrie utile » (la capitale Damas et la zone côtière) et qui prennent maintenant une douche bien froide en voyant l'armée syrienne gagner sur tous les axes? On verra donc qui aura raison. Courage à l'armée syrienne et à tous ceux qui luttent contre le terrorisme. Un terrorisme qui ne fait pas de différence que vous soyez Syriens, Irakiens, Belges, Pakistanais ou Nigérians. D'où l'énorme danger de jouer avec lui.
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