Faut-il s'attendre à de nouvelles vagues d'épidémies?

© Flickr / Jonathan Pardogrippe
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Depuis la découverte des antibiotiques, les scientifiques ont inventé des milliers de substances capables d'inhiber la croissance de certaines cellules vivantes.

Aujourd'hui, l'apparition de bactéries insensibles à leurs effets pose problème: leur propagation pourrait faire revenir l'humanité aux épidémies du Moyen Âge, qui dévastaient des pays entiers.

L'apparition de bactéries insensibles aux antibiotiques est un processus d'évolution parfaitement naturel. En effet, leur appareil génétique fonctionne différemment des organismes multicellulaires: il est instable et soumis à des changements permanents, des adaptations immédiates et des mutations. Cette capacité offre des avantages conséquents aux bactéries pour la conquête de nouveaux milieux de vie et les aide à survivre dans des conditions défavorables — notamment en présence d'antibiotiques.

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Ainsi, les chercheurs qui travaillent dans le domaine pharmaceutique et des biotechnologies doivent relever deux défis à la fois: élaborer de nouveaux antibiotiques en modifiant les anciens, tout en trouvant des substances et des sources complètement nouvelles de nouveaux antibiotiques.

Aujourd'hui, des centaines de scientifiques à travers le monde sont à la chasse de nouvelles souches de bactéries. La concurrence dans ce domaine est très rude et le niveau d'étude des écosystèmes de la planète croît d'année en année. C'est pourquoi il est de plus en plus difficile de trouver un endroit qui n'aurait pas été foulé par le pied d'un chercheur, et la découverte de bactéries dans de nouveaux lieux inhabituels décuple les chances des chercheurs de trouver de nouvelles substances.

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Les chercheurs mènent aujourd'hui leurs recherches dans d'anciennes grottes, y aménagent de nouveaux itinéraires et recherchent des endroits qui n'ont jamais été visités par l'homme et où ne pourrait pas se rendre un oiseau ou un insecte. Ils prélèvent des échantillons de roche, d'eau, des cécidies sur les murs ou les plafonds, des coprolithes dans des tubes à essai: pendant plusieurs millions d'années, cette matière organique a été absorbée par les bactéries et d'autres organismes qu'on peut trier et examiner en utilisant les méthodes modernes de la biologie moléculaire, de la génétique et de l'ingénierie génétique.

Il est extrêmement difficile d'identifier de nouvelles souches — la nature permet de cultiver en laboratoire moins de 1% de toute la variété des bactéries.

Pour l'instant, les chercheurs se sont limités à l'étude des propriétés antimicrobiennes des souches identifiées et analysent de manière approfondie les composés biologiquement actifs (déreplication). S'ensuivent des années de travail, des recherches de nouvelles souches, l'évaluation du mécanisme d'action de composés concrets et des antibiotiques, l'évaluation de l'activité anticancéreuse des composés, l'évaluation de l'activité insecticide, fongicide et herbicide des composés, et, enfin, l'élaboration de médicaments à base de composés obtenus des actinobactéries, qui vivent dans des endroits extrêmes et dans des écosystèmes inhabituels.

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