La décision de l'Académie suédoise fait l'objet d'un article publié dans le journal The Washington Post. A l'époque, l'ayatollah Khomeini avait jugé que le roman de Salman Rushdie était une œuvre anti-musulmane et avait maudit publiquement son auteur, prononçant contre lui une fatwa qui réclamait son exécution.
Selon Seyed Hadi Zayeri, expert de l'islam et enseignant à l'Université de Téhéran, qui s'exprime à ce sujet dans un entretien accordé à Sputnik, les opinions sur cette question sont divisées, et la vision iranienne est différente de celle adoptée par la société occidentale.
"En Iran, la fatwa est un décret juridique. (…) Cependant, en Occident, il n'existe pas de compréhension claire de cette mesure, parce que les Occidentaux ne comprennent pas la nature réglementaire de ce jugement", déclare l'interlocuteur de Sputnik.
"Nous comprenons tous que dans cette question, il y a les deux côtés de la médaille. Par exemple, le problème de l'Holocauste n'est pratiquement pas discuté en Occident, personne n'émet de critiques, parce que la société occidentale reconnaît cela, et personne ne le conteste plus", poursuit l'expert.
Selon Seyed Hadi Zayeri, l'Occident devrait en premier lieu résoudre le problème de la dualité de la notion de "liberté d'expression". Cette liberté peut-elle être absolue ou y a-t-il des limites, une certaine "ligne rouge" dans les déclarations critiques?