Malgré l'avancée de Daech, Al-Qaïda toujours très active

© AFP 2024 AMC / FADI AL-HALABIFighters from Al-Qaeda's Syrian affiliate Al-Nusra Front drive in the northern Syrian city of Aleppo.
Fighters from Al-Qaeda's Syrian affiliate Al-Nusra Front drive in the northern Syrian city of Aleppo. - Sputnik Afrique
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L'organisation terroriste État islamique (Daech) a revendiqué les attentats du mardi 22 mars à Bruxelles.

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On pouvait s'y attendre: cette organisation terroriste est responsable de cruautés en Syrie et en Irak, mais également de plusieurs attentats en Occident. Jusqu'à récemment, pourtant, c'est encore Al-Qaïda et non Daech qui était considérée comme la principale organisation extrémiste internationale. Mais après l'élimination de son chef Oussama Ben Laden et les succès militaires de l'État islamique, la presse y a accordé bien moins d'importance. Le groupe ne s'est pourtant pas retiré des affaires: au contraire, Al-Qaïda regagne ses positions et se prépare à de nouveaux combats.

L'organisation est bien plus ancienne que Daech et a toutes les chances de survivre au califat autoproclamé. Ces dernières années, l'État islamique a bien été le centre d'attraction des islamistes radicaux mais Al-Qaïda reste une marque forte: ce groupe est tout de même responsable de l'attentat le plus retentissant des dernières décennies — l'attaque du 11 septembre 2001, que les islamistes appellent la "bataille de Manhattan". Et contrairement à Daech, Al-Qaïda ne dispose pas d'une structure verticale et n'est rattachée à aucun territoire précis, ce qui rend très problématique son éradication totale. Il serait d'ailleurs plus juste de parler de plusieurs organisations extrémistes agissant sous la même "enseigne", Al-Qaïda.

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En Syrie, le Front al-Nosra sévit au nom d'Al-Qaïda. Sa situation est toutefois très différente des autres filiales du groupe terroriste puisqu'il a pour mission de faire concurrence à Daech. Ces structures se combattent donc non seulement sur le champ de bataille, mais également sur le front idéologique en essayant de séduire les musulmans. Alors que Daech promet de construire un califat pour tous les fidèles (indépendamment de leur lieu de naissance), al-Nosra est avant tout tournée vers les Syriens — l'appellation en soi de l'organisation se traduit comme "front de soutien au peuple syrien".

Néanmoins, les membres d'al-Nosra restent de simples terroristes: ils torturent et exécutent les prisonniers, ou lapident publiquement les individus soupçonnés de collaboration avec le régime d'Assad.

Au Yémen, Al-Qaïda est présent depuis 1998. Même si Ben Laden préférait se cacher en Afghanistan, c'est au Yémen que se trouvait la plus grande filiale de l'organisation. Un an avant les attentats du 11 septembre 2001, un terroriste d'Al-Qaïda y avait attaqué un destroyer des USA, tuant 17 marins américains.

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Aujourd'hui, le Yémen est le fief d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Cette organisation est apparue en 2009 après l'union des islamistes yéménites et de leurs adeptes repoussés d'Arabie saoudite. Elle a fait parler d'elle pour la première fois fin 2009 en revendiquant la préparation d'un attentat sur un vol Amsterdam-Detroit. Mais la principale cible d'AQPA reste les autorités yéménites: le président Ali Saleh doit ainsi combattre sur deux fronts pour parer les attaques aussi bien des rebelles Houthis chiites que celles des radicaux d'Al-Qaïda.

Enfin, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a été créé en Algérie en 1997 et, depuis, étend sa zone d'influence en Afrique occidentale. AQMI opère en Algérie, au Niger, en Mauritanie, au Mali, au Tchad et en Côte d'Ivoire, et a l'intention de poursuivre son expansion en Afrique subsaharienne.

En janvier 2016, les extrémistes d'AQMI ont attaqué un hôtel d'Ouagadougou, faisant 28 morts de 18 pays dont des Canadiens, des Ukrainiens, des Suisses et des Français.

Bien qu'on parle beaucoup moins d'Al-Qaïda ces derniers temps, il ne faut donc pas sous-estimer la menace qui en émane encore aujourd'hui.

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