Les attaques terroristes visant l'Europe peuvent être la conséquence des pertes subies par Daech en Syrie et en Irak, considèrent des experts américains et européens, cités par le journal suédois Dagens Nyhter.
Encore l'année dernière, les analystes prévenaient qu'en perdant ses positions, Daech devenait encore plus dangereux. En à peine un an, l'Europe occidentale a été frappée par quatre attentats. Quant à la Turquie, elle en a connu cinq en six mois.
"Daech s'est transformé en une bête harcelée", considère Robert Pape de l'Université de Chicago. Selon ce dernier, les attaques ayant récemment frappé la capitale belge sont une preuve de faiblesse et pas le contraire.
Pourtant, l'expert suédois Magnus Norell ne partage pas son avis.
"C'est très ambitieux de notre part de considérer que ce à quoi on est en train d'assister est la dernière agonie de Daech", dit-il. Selon lui, les bombardements en Syrie et en Irak n'ont fait que précipiter des attaques qui tôt ou tard auraient été perpétrées.
Hans Brun expert du King's College de Londres a un avis tout à fait différent. Il y voit plutôt un changement de tactique: les leaders de Daech se tournent vers l'expérience d'Al-Qaïda qui, à l'époque, a divisé ses ennemis en "proches" et "lointains". Parmi les premiers figurent certains régimes proche-orientaux collaborant avec l'Occident. Quant à la seconde catégorie, c'est l'Occident, rappelle l'expert.
"Ceci peut être interprété comme un passage à la tactique d'Al-Qaïda: attaquer d'abord l'ennemi +lointain+ pour faciliter la pression en Syrie et en Irak", considère l'expert.
Le matin du 22 mars, des explosions ont retenti d'abord à l'aéroport international de Bruxelles, puis dans le métro, à la station Maelbeek, faisant selon un dernier bilan 28 victimes et plus de 300 blessés de 20 nationalités.