La politique du président turc Recep Tayyip Erdogan vise à éliminer totalement la contestation. Une telle approche concerne toutes les catégories de la population, depuis les enfants jusqu'aux vieillards, signale le Foreign Policy.
Foreign Policy cite les paroles de la mère d'un adolescent tué par les militaires:
"Regardez-les. Ce sont des enfants. Comment ces enfants peuvent-ils être terroristes?".
Selon elle, parfois les parents ne peuvent pas évacuer de la rue les corps des victimes car les affrontements ne s'interrompaient pas.
"Après cela, ils qualifient de terroristes tous ceux qu'ils ont tués", a confié aux journalistes une femme kurde.
La Turquie a toutes les raisons de redouter la montée du terrorisme aussi bien à cause de l'activité du groupe terroriste Etat islamique, qu'à cause du regain d'activité du PKK. Cependant ces derniers temps la notion de terrorisme est pratiquement assimilée à celle de contestation, de désaccord avec le gouvernement turc.
"Les contestataires parmi lesquels on trouve des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme, des académiciens ou encore des représentants de l'opposition, sont mis derrière les barreaux sous le prétexte imaginaire d'avoir fait de la propagande au nom des organisations terroristes", écrit le média.
Depuis décembre dernier, les autorités turques mènent des opérations antiterroristes dans plusieurs localités du sud-est peuplées de Kurdes et touchées par des heurts entre forces de sécurité et membres du PKK. Selon l'état-major de l'armée turque plus de 1.000 combattants kurdes ont été tués depuis la mi-décembre. Le Parti démocratique des peuples affirme cependant que l'opération a fait plusieurs centaines de morts parmi la population civile.