Près de 2.000 femmes venues de plusieurs villes turques ont participé samedi à une manifestation à Diyarbakir, la grande ville kurde du sud-est de la Turquie, qui est le théâtre d'affrontements entre les militaires turcs et les militants kurdes.
Les femmes scandant "Paix! Négociations!" et "Vive la résistance de Sur!" ont défilé dans le centre-ville, à seulement 2 kilomètres du lieu des combats. Le bruit de ces derniers retentissait même à l’oreille des manifestantes.
Situé au centre de Diyarbakir, le quartier historique de Sur est vérouillé par l'armée et la police turques. Ce quartier compte plusieurs monuments dont les remparts de la forteresse de Diyarbakir datant en partie du IVe siècle av.J.C. Des églises et des mosquées vieilles de 1.500 ans se trouvent à l'intérieur de l’enceinte.
Selon le maire de Diyarbakir, ces derniers mois 50.000 des 70.000 habitants ont quitté la ville suite au début des affrontements entre l'armée turque et les militants kurdes.
Les autorités turques ont décrété un couvre-feu dans plusieurs localités kurdes du sud-est du pays, notamment dans le quartier Sur de Diyarbakir, dans les villes de Cizre et Silopi dans la province de Sirnak ainsi qu'à Nusaybin et Dargecit dans la province de Mardin.
Les affrontements opposant les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux forces turques sont toujours en cours à Cizre et à Sur. Selon l'Etat-major général turc, plus de 750 combattants kurdes ont été tués depuis la mi-décembre. Les Kurdes affirment pour leur part que la plupart des victimes sont des civils.