Il n'en reste pas moins que le nombre de ressortissants d'Afrique du Nord et du Proche-Orient demeure encore très important. Certains d'entre eux se convertissent au christianisme dans l'espoir d'éviter la déportation vers leur pays d'origine.
"Ces six derniers mois, le nombre de fidèles chrétiens a considérablement augmenté suite à l'afflux de migrants. Le mois dernier, nous avons administré le baptême à 120 personnes. Cinquante autres candidats attendent leur tour", raconte Albert Babajan, pasteur de l'église protestante syro-persane Alpha et Oméga. Le cours spécial de préparation au baptême dure trois mois. Selon le pasteur, de nombreux migrants se prêtent à ce rite pour ne pas se faire expulser du pays.
"Nous sommes ravis d'accueillir tout le monde. A mon avis, plus de la moitié des personnes qui viennent dans notre église espèrent voir augmenter ainsi leur chance de rester en Allemagne. Mais pour nous, cela n'a aucune importance. L'essentiel, c'est de leur enseigner le Verbe de Dieu", explique le pasteur.
Comment déterminer qui a adopté la religion chrétienne en toute sincérité? Ce groupe d'Iraniens s'est fait baptiser il n'y a pas longtemps. Ils parlent des épreuves qu'ils ont subies en Europe au nom de leur nouvelle foi. Beaucoup d'entre eux affirment avoir été reniés non seulement par leurs amis, mais même par leurs familles.
"Les réfugiés de mon centre d'accueil comprennent immédiatement que je suis Iranienne. Je me considère comme une missionnaire, je parle aux gens de Jésus. Depuis ma conversion au christianisme, je ne crains personne", raconte Shirine.
Certes, le changement de religion ne garantit pas le statut de réfugié, mais les paroissiens de l'église syro-persane sont persuadés que cette voie sera empruntés par de nombreux autres migrants.