Le parlementaire a fait cette déclaration vendredi 25 mars dans une interview au magazine en ligne Segodnya.ua.
"J'ai dit à plusieurs reprises au président, au secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale, ainsi qu’au premier ministre que pour assurer sa sécurité, l'Ukraine devait engager des travaux en vue de rétablir son potentiel nucléaire. Nous avons tout ce qu'il faut pour y parvenir: l'école scientifique, de l'uranium, des technologies, l'usine Ioujmach [entreprise de Dniepropetrovsk spécialisée dans la construction du matériel aérospatial, ndlr]… Nous sommes en mesure de produire des missiles nucléaires", a indiqué Oleg Liachko.
Il a qualifié "d'erreur" la décision de Kiev de renoncer à l'arme nucléaire après la chute de l'URSS.
"Si, comme l'affirme Leonid Kravtchouk [premier président de l'Ukraine indépendante, ndlr], nous n'avions pas la possibilité d'entretenir nos armes nucléaires stratégiques, nous devions au moins conserver nos armes nucléaires tactiques", a conclu le député.
Conformément au mémorandum de Budapest signé par Kiev, Moscou, Londres et Washington en décembre 1994, l'Ukraine s'est jointe au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu'Etat non doté d'armes nucléaires. Après la chute de l'Union soviétique, l'Ukraine s'est retrouvée en possession d'avions stratégiques (notamment de Tu-160, de Tu-16 et de Tu-22M3), ainsi que d'arsenaux importants de missiles de croisière X-55 et X-22. La crise économique qui a frappé le pays après la chute de l'URSS, de même que l'impossibilité de prendre en charge ce type de matériel ont contraint Kiev à supprimer son aviation stratégique.
Dans les années 1990, l'Ukraine s'est progressivement défaite de ses bombardiers stratégiques et de ses missiles de croisières hérités de l'Union soviétique: une partie de ce matériel a été recyclée, le reste étant vendu ou transmis à la Russie à titre de paiement pour le gaz. Selon certaines informations, des armes ukrainiennes datant de cette époque auraient également été aperçues en Iran et Chine.