La Russie qualifie d'illégitimes les accusations de l'Ukraine selon lesquelles Moscou aurait violé le mémorandum de Budapest de 1994 en portant atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, a déclaré mardi le ministère russe des Affaires étrangères.
"Le gouvernement de Kiev, qui est arrivé au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat anticonstitutionnel, a fait exploser l'unité de l'Ukraine par sa politique, notamment à l'égard des minorités ethniques. Le coup d'Etat a porté un coup à la souveraineté ukrainienne. Dans ces conditions, la république autonome de Crimée n'a pas pu rester au sein de l'Ukraine, elle a proclamé son indépendance en stricte conformité à la Charte des Nations unies. La Russie ne s'est pas engagée à Budapest à contraindre les régions ukrainiennes à rester au sein de ce pays contrairement à la volonté de leurs habitants", a indiqué le ministère.
"La référence au mémorandum de Budapest est ainsi illégitime du point de vue politique", a ajouté le ministère commentant l'intervention lundi d'un délégué ukrainien au sommet pour la sécurité nucléaire à La Haye.
Signé le 5 décembre 1994 par la Russie, l'Ukraine, les Etats-Unis, et la Grande-Bretagne, le Mémorandum de Budapest porte sur les garanties pour la sécurité et l'intégrité territoriale ukrainiennes en échange de la signature par Kiev du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). En signant le même jour le Traité TNP, l'Ukraine a accepté de se défaire de ses stocks d'armes nucléaires dont elle avait hérité de l'URSS.
Vendredi dernier, des députés des partis ukrainiens Batkivtchina et Oudar faisant partie de la coalition au pouvoir ont soumis un projet de loi sur le retrait de l'Ukraine du Traité TNP à la Rada suprême.