Bien que l'examen de la loi n'ait commencé que mercredi dernier, la réaction des Allemands ne s'est pas fait attendre: une levée de boucliers s'est produite dans les rangs des travailleurs du sexe.
Undine de Rivière, porte-parole de l'Union professionnelle des fournisseurs de services sexuels et érotiques, a expliqué dans une interview accordée à Sputnik les causes de son mécontentement.
"Malheureusement, cette loi est absolument contre-productive. Elle vise officiellement la protection des prostituées, mais en réalité elle mettra en œuvre une surveillance de ces dernières ce qui causera de graves problèmes dans cette industrie. Plusieurs travailleurs du sexe seront chassés hors de la légalité et ne seront plus accessibles à la police. Par exemple, ils arrêteront de déposer des plaintes à la police en cas d'attaques ou d'abus", estime la porte-parole.
Selon Undine de Rivière, cette loi vise en réalité à limiter l'activité dans ce domaine, à la rendre moins visible et au final à s'en débarrasser.
Néanmoins, les représentants de cette Union ne restent pas les bras croisés. Ils se disent prêts au dialogue avec les autorités afin de leur expliquer les lacunes de la nouvelle loi.
"Si cette loi entre en vigueur, certains d'entre nous sont prêts en aller jusqu'à la Cour constitutionnelle fédérale de l'Allemagne, parce que nous croyons que cette loi ne correspond pas à la Constitution allemande. Nous ferons tout le possible afin d'empêcher l'adoption de cette loi ou de la contester si elle venait à l'être", a déclaré à Sputnik la porte-parole de l'Union professionnelle des fournisseurs de services sexuels et érotiques.