Les manifestants ont distribué à des passants des "licences de prostituées" où il était écrit que "l'enregistrement obligatoire avait été supprimé en 1927, sous la pression du mouvement féministe".
Selon le sociologue Friederike Strack de l'organisation de défense des droits des travailleuses du sexe "Hydra" à Berlin, cette "licence" montre clairement les conséquences que cette loi pourrait engendrer dans le cas de son adoption.
Dès 2007, le ministère allemand de la Famille a déjà conclu que la loi légalisant la prostitution n'avait pas amélioré la situation des femmes engagées dans la profession, car seulement un pourcent d'entre elles ont un contrat de travail tandis que les autres continuent de cacher leur métier.
Pour ce qui concerne les propriétaires de l'industrie du sexe, ils seront obligés d'obtenir un permis pour leurs business et de se soumettre à une "vérification de fiabilité". D'autres restrictions sont également prévues, y compris à l'égard des clients des prostituées qui seront désormais contraints d'utiliser des préservatifs.
Les débats sur ce projet de loi ont été fixés au 23 mars prochain. Une fois adoptée par le parlement, la loi entrera en vigueur dès juillet 2017.
Selon les experts, la loi sur la "protection des prostituées" ne fera que compliquer leur travail, entraîner leur désanonymisation et la fermeture de certains établissements du sexe.