Les agriculteurs dans l'Etat du New Hampshire ont expliqué leur position vis-à-vis de cette proposition, visant à interdire les abus sexuels sur les animaux, du fait qu'ils pourraient encourir un risque, car il est nécessaire de toucher ou d'intervenir sur un animal pour des "raisons médicales".
Robert Johnson, lobbyiste pour le Farm Bureau du New Hampshire, a déclaré que la nouvelle proposition de loi n'était pas nécessaire.
"Tout simplement parce que si le mot +zoophilie+ ne figure pas dans notre législation, cela ne signifie pas que cette notion n'est pas couverte par le droit", a déclaré M. Johnson au quotidien américain Concord Monitor.
Katherine Rogers, une député démocrate de l'État du New Hampshire, cherche à interdire les abus sexuels sur les animaux. D'après Mme Rogers, il est assez difficile de condamner les délinquants, car les procureurs n'ont pas d'"outil" pour réprimer cette pratique.
"Malheureusement, c'est quelque chose qui est nécessaire, et le New Hampshire ne devrait pas être l'un des rares Etats qui n'ont pas de loi", a déclaré Mme Rogers.
Pour le moment, le New Hampshire est l'un des Etats où la pratique de la zoophilie est encore permise légalement, ce qui le rend, de facto, un havre pour des délinquants locaux et étrangers.
Jeremy Hoffman, détective de la police de Virginie, qui soutient Katherine Rogers, a affirmé qu'il n'était pas raisonnable de s'opposer à cette proposition de loi en estimant que les éleveurs ne sont pas susceptibles d'être affectés par la loi.
"Je ne crois pas que ce soit dans l'esprit de la proposition de loi, et je ne peux pas imaginer un procureur raisonnable essayant de l'utiliser de cette façon (pour poursuivre des éleveurs intentionnellement, ndlr)", a-t-il déclaré au Concord Monitor.
A son tour, la majorité de la communauté agricole de l'Etat a rejoint la commissaire pour l'Agriculture, Lorraine Merrill, en critiquant la proposition de loi.
Le phénomène de la zoophilie a été porté à l'attention du grand public dans le New Hampshire en 2014, quand des vidéos ont été trouvées d'un homme qui couchait avec des chiens. Le zoophile, qui pratiquait depuis 13 ans, a été reconnu coupable de cruauté envers les animaux et condamné à un an de prison.
La zoophilie ou la bestialité, définie comme une relation sexuelle avec des animaux, est illégale en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark. Au Royaume-Uni, le sexe entre un animal et un être humain est interdit en vertu de la Loi sur les infractions sexuelles de 2003.