Faut-il renforcer la sécurité à l'entrée des aéroports européens?

© AFP 2024 Valery HacheAir France
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Bruxelles accueillait hier soir une réunion extraordinaire des ministres européens de l'Intérieur et de la Justice pour évoquer la lutte contre le terrorisme, suite aux attentats commis dans la capitale belge mardi 22 mars.

Les observateurs doutent que des changements majeurs surviennent en matière de sécurité européenne.

Les ministres s'étaient également réunis après les attentats de Paris et l'attaque avortée contre un TGV Thalys en août 2015: aucune décision notable n'avait été prise pour améliorer la sécurité en UE — pas plus que ce jeudi.

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Hier a tout de même été actée la création d'une équipe d'experts de l'antiterrorisme des pays membres au sein du Centre européen de la lutte contre le terrorisme d'Europol, ainsi que la poursuite de l'intégration des bases de données européennes et internationales dans le domaine de la sécurité. Les observateurs ont noté que le projet de déclaration conjointe ne mentionnait pas la sécurité des aéroports, bien que le premier attentat de mardi à Bruxelles ait justement été commis à celui de Zaventem.

Ce sujet sera abordé jeudi prochain par le groupe d'experts en sécurité d'aviation — le comité AvSec —, qui se penchera sur l'utilité de mettre en place des vérifications à l'entrée des aéroports européens. Cela impliquerait notamment l'installation de détecteurs de métaux à l'entrée des terminaux d'arrivée et de départ sur le modèle des systèmes de sécurité des aéroports de Moscou et Tel-Aviv. Chaque aéroport pourrait également faire l'objet d'une approche individuelle eu égard aux caractéristiques particulières en matière de niveau de risques, de superficie, de structure, d'affluence et de destinations desservies.

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Cependant, on ne sait pas si les mesures de sécurité seront concrètement renforcées dans les aéroports: les pays de l'UE craignent de semer la panique. Ainsi, après l'attaque d'août 2015 contre le train Thalys, on parlait de fouiller les passagers dans les hubs ferroviaires: les équipements appropriés n'ont finalement été mis en place qu'à la Gare du Nord de Paris. Et on n'évoque même pas l'idée de fouilles dans le métro en Europe (le deuxième attentat de Bruxelles s'est pourtant produit à la station de métro Maelbeek), qui seraient trop coûteuses à mettre en place. La question relative à la sécurité dans le métro et sur les chemins de fer sera tout de même examinée le 11 avril par le comité LandSec — l'équivalent ferroviaire d'AvSec.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a proposé, pour sa part, de créer sur le territoire de l'UE une union antiterroriste à l'instar des unions bancaire, énergétique, monétaire existantes. Cette idée consisterait à créer un analogue européen du FBI, voire de la CIA, mais pour l'instant Bruxelles ne peut pas avancer de telle initiative car les questions de sécurité relèvent uniquement de la compétence des États membres.

En dépit du grand nombre de mesures potentiellement efficaces, ces dernières ne seront donc certainement pas prises rapidement. Les défis, par contre, n'attendent pas. Selon les sources d'Associated Press, l'organisation terroriste Daech, qui a revendiqué les attentats de Bruxelles, aurait déjà formé entre 400 et 600 personnes pour commettre des attentats en Europe.

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