Au lendemain des attentats qui ont frappé la capitale belge, le premier ministre français Manuel Valls a déclaré que partout en Europe et en France, "on a fermé les yeux" sur la progression des "idées extrémistes du salafisme".
"On a fermé les yeux, mais partout en Europe et aussi en France, sur la progression des idées extrémistes du salafisme dans des quartiers qui à travers ce mélange de trafics de drogues et d'islamisme radical ont perverti (…) une partie de la jeunesse", a dit Manuel Valls qui était interrogé sur des propos du ministre des Finances, Michel Sapin, parlant, selon plusieurs médias, de la "naïveté" des autorités belges face au phénomène de la radicalisation islamiste.
"A ce jour, plus d'une trentaine de personnes ont été identifiées comme liées aux attentats de Paris. Onze sont décédées, douze sont sous les verrous, d'autres sont recherchées. Certaines figuraient-elles parmi les attentats de Bruxelles? Nous le verrons. L'enquête en fera la démonstration", a précisé Manuel Valls sur Europe 1.
"Ces attentats sont organisés depuis la Syrie, planifiés depuis la Syrie, avec une base, c'est évident, à la fois en Belgique mais bien sûr aussi en France", a-t-il indiqué.
"Il y a urgence à adopter le PNR. Il y a aussi urgence à renforcer le contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne. Ce sont les propositions françaises depuis des mois", a déclaré le premier ministre cité par l'AFP.
"Il y a enfin urgence à ce que plus personne ne puisse passer avec des faux papiers, parce que nous savons que Daech (l'organisation Etat islamique, ndlr) a volé de grandes quantités de passeports en Syrie. Cela suppose que ces fichiers soient parfaitement vérifiés, recoupés. Là-aussi la France a pris ses responsabilités, fait des propositions", a poursuivi M.Valls.
En outre, selon Manuel Valls, "il faut sans doute que les condamnations" pour terrorisme "soient encore plus lourdes".
"Est-ce qu'un Français qui tue d'autres Français, qui s'en prend à ses compatriotes, à nos valeurs, à notre mode de vie, peut rester Français? Ma réponse est non. Et je suis convaincu que c'est aussi celle aussi des Français", a conclu M.Valls.