Chaque tragédie, aussi terrible soit-elle, nous donne des leçons, et il faut bien les apprendre afin de prévenir de nouvelles catastrophes. Aujourd'hui, il y a trois leçons à tirer des attentats de Bruxelles, estime la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
"L'idée qu'il y a aujourd'hui des îlots de sécurité où les gens puissent se sentir en sécurité totale est un rêve, et il faut se réveiller. Ces lieux n'existent pas, ce paradis où le terrorisme n'a pas mis le pied n'existe pas", indique-t-elle dans une interview accordée à Sputnik.
La deuxième leçon, selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, consiste à comprendre que la seule possibilité de faire face au terrorisme est d'unir ses efforts au niveau international sous la bannière de la lutte antiterroriste. Alors que tant de temps et tant de vies sont perdus, cette coopération doit être inconditionnelle.
"Répartir les terroristes en bons et mauvais, en ceux qui luttent pour la liberté et la justice et ceux qui sont des terroristes, tout cela encourage les terroristes à poursuivre leur activité", poursuit-elle.
Finalement, d'après Maria Zakharova, "il faut que tout le monde comprenne que les jeux géopolitiques, les stratégies de renversement des régimes, de soutien externe à des mouvements séparatistes, amènent à ce que le monde est devenu aujourd'hui. L'insécurité complète face au terrorisme international".
Évoquant les attentats qui ont frappé Paris en novembre dernier, la diplomate russe rappelle que ce fut un choc pour le monde entier. Mais les déclarations pleines de détermination ainsi que l'intention d'adresser une riposte ferme au terrorisme international, y compris à Daech, qui ont suivi l'attaque, n'ont finalement débouché sur rien.
En cause, poursuit Mme Zakharova, des intrigues politiques qui se tissent au Proche-Orient ces dernières années et où, sous le couvert d'intentions honorables, de nombreux États ont été détruits.
"Et personne ne s'est jamais posé la question de savoir ou iraient tous ces gens qui n'ont ni abri, ni argent, ni familles, car une partie de leurs proches ont péri dans ces incessants conflits. Cette question, nous l'avons maintes fois évoquée", précise la diplomate russe.
D'après Maria Zakharova, les Européens mènent une politique qui consiste à fermer les yeux face aux problèmes existants, alors que ces questions sont au cœur des préoccupations du public.
"Pratiquement toutes les semaines, nous commentons les informations concernant des sommes énormes investies dans la lutte contre la propagande et la menace russes. Et c'est nous la menace? Ils inventent une histoire pour détourner le regard des gens des problèmes réels qu'il faut résoudre. Alors que nous leurs proposons toujours de coopérer", explique-t-elle.
"Mais quand nous disons que les divergences subsisteront alors que nous serons exterminés, personne ne nous entend. Les États-Unis répètent qu'il faut arrêter toute coopération avec la Russie, le conseil Russie-Otan étant déjà suspendu. Nous recueillons aujourd'hui les fruits de cette coopération suspendue", conclut-elle.