La signature à Moscou d'un partenariat entre l’Université de Saint-Pétersbourg et l’Office allemand des échanges universitaires a offert aux ministres russe et allemand des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Frank-Walter Steinmeier, une occasion de plus pour aborder d'autres sujets, dont le cessez-le-feu en Syrie.
"Ces derniers mois, quand l'Iran et la Syrie étaient à l’ordre du jour, nous passions plus de temps ensemble qu'avec nos familles", a fait remarquer M.Steinmeier au début d'une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Et de rappeler qu'il s’agissait effectivement de leur sixième rencontre depuis le début de l’année.
"Tant qu’on parle, on ne fait pas la guerre", a déclaré Ali Dani, rédacteur en chef de l'édition en ligne "Le Journal Du Forkane", en commentant pour Sputnik la rencontre à Moscou entre MM.Lavrov et Steinmeier.
Et d'ajouter qu'on pouvait avoir des différends, mais que l'important était que la diplomatie assumait son rôle en cherchant des accords et des solutions aux problèmes.
"Il importe que les engagements soient respectés (…) Le cessez-le-feu (en Syrie, ndlr) est respecté pour l'instant (…) Quoi qu'il en soit, le gouvernement syrien se réserve le droit de riposter en cas d'attaques de la part des groupes terroristes", a souligné l'expert.
Selon lui, la trêve permet de respirer, mais elle doit constituer une sorte de transition vers une solution définitive de la crise syrienne.
"C’est le cœur du problème (…) Le cessez-le-feu est évidemment positif sur le plan humanitaire pour la Syrie, qui compte 30 millions d'habitants et 8 millions de réfugiés, dont 4 millions à l'étranger. La situation humanitaire est bel et bien catastrophique en Syrie, mais aussi en Irak, qui est affecté lui aussi par la crise syrienne", a indiqué M.Dani.
Selon l'expert, lors de cette rencontre à Moscou, le ministre russe a également évoqué les attentats meurtriers à Bruxelles, en exhortant les Européens à oublier leurs divergences idéologiques et leurs ambitions géopolitiques pour contrer la progression du terrorisme sur le continent.
Sergueï Lavrov a indiqué à cette occasion que le groupe terroriste Etat islamique (EI, Daech) était le fruit des activités de l'Occident, notamment des Etats-Unis, en Libye et en Syrie.
"On assiste aujourd'hui à l'effet boomerang", a relevé le journaliste, ajoutant que les terroristes étaient maintenant revenus en Europe en provenance de Syrie, et que l’UE ne savait plus quoi faire.
A l'instar du ministre russe, M.Dani estime que pour combattre le terrorisme, il faut désamorcer la crise syrienne, "parce que c’est de là que tout part".
"Si on n'en démonte pas le noyau, les attaques terroristes continueront, les frontières européennes étant poreuses (…) et la situation n’étant pas prête de s’améliorer", prévient-il.
Le journaliste en vient à la conclusion que pour résoudre la crise syrienne et détruire Daech, il faut que les pays européens cessent, entre autres, d’apporter une aide logistique aux groupes armés "modérés".